samedi 23 juin 2018

Les sols vivants, renouveau du paradigme agricole



Le paradigme en vigueur du moins dans l'aire d'influence occidentale reste le labour des sols, mourant de sa belle mort pour céder la place à son exacte contraposée.

Citations d'agronomes et d'agriculteurs extraites du film La Révolution des Sols Vivants, circa 2015.

Toute la vie tient dans l'épaisseur de la couche arable, soit 5 à 50 cm en moyenne selon la géographie avec des pointes jusqu'à 30 m comme par exemple à Roissy-en-France, mis à profit pour construire un aéroport avec parking souterrain.

Le Complexe Argilo-Humique composé d'une part de roche-mère, rocher, cailloux, gravier, sable, limon, argile, toute séquence décomposée par les conditions atmosphériques, ruissellement, lessivage, gel  d'autre part et au dessus la décomposition des restes de la vie comme les coquillages, excréments d'animaux, débris végétaux, le tout donne l'humus qui, avec le travail des vers de terre et des micro-organismes, donne le sol vivant.

On nous propose une voie moderniste consistant en logiciels d'aide à la décision, guidage par satellite, télé-gonflage, une agriculture de précision d'une façon générale.

On perd 40 tonnes d'argile par hectare et par an de culture en zone tempérée à cause de la déprotection du sol due au labour face aux précipitations. Plus de 200 tonnes dans les zones de climatologie plus agressive comme l'Afrique du Nord.

Or un sol vivant en friche ne perd pas plus de 500 kg de matière sèche.

Une agriculture insoutenable telle que celle pratiquée jusqu'ici s'avère un facteur de désertification.

D'autre part les cancérologues estiment que les enfants frappés par cette maladie s'avèrent victimes de l'alimentation et la pollution de ces 50 dernières années.

Le concept de terre fertile s'annonce comme indissociable de la couverture des sols.

Un hectare de terre, 75.000 tonnes d'azote. Les légumineuses supportent sur leur racines des nodosités contenant des bactéries qui fixent l'azote de l'air des cavités de la terre.

Un paillage conséquent étouffe les plantes adventices, les soi-disant mauvaises herbes en réalité constituant une réserve de nourriture pour légumineuses les rendant plus résistantes.

Le modèle forestier s'avère le pus soutenable et agradant la construction du sol. Une forêt produit de 5 à 7 tonnes de matière sèche par hectare et par an.

On dénombre deux sortes d'entités vivantes dans la terre, insectes et vers de terre qui dégradent la cellulose d'une part, champignons mangeurs de lignine d'autre part. Lignine, macro-molécule sans azote, structurelle du végétal, lui conférant rigidité et verticalité.

Seuls les champignons possèdent les enzymes capables de la dégrader pour en faire l'alimentation des bactéries. Les chutes végétales dégradées par les champignons forment une litière dégradée plus tard en humus. L'agriculture durable cherche à reproduire le modèle forestier.

Le Bois Raméal Fragmenté constitue l'élément de choix pour la restructuration d'un sol. La feuille, moitié lignine, moitié cellulose.

Le paillage sur couverture végétale d'herbe, ormoise et graminées permet d'obtenir un mulch nourricier comme réserve de carbone et d'azote et par-dessus un mulch protecteur.

Le labour entraîne l'apparition des adventices nitrophiles réglant la surdose d'azote. En cessant le labour, la stratégie de désherbage se voit bouleversée.

Les tracteurs en compactant la terre ne favorisent guère la fertilité.

Il y a 10.000 graines en attente par mètre carré de sol dont une tierce partie morte, une partie en dormance physiologique programmée pour un réveil dans quelques jours à quelques siècles, une autre partie des graines en dormance imposée attendant des jours meilleurs pour germer.

Le labour remonte les graines en dormance imposée à la surface où elles peuvent alors germer en'adventices.

Comme il n'y a pas de mauvaise herbe il s'agit de faire cohabiter la flore spontanée et la culture.

Récolter les pommes de terre sans arracher les plans permet d'augmenter la récolte car ils supportent des tubercules en diverses phases de développement.
Le sol vivant s'avère la fin du labourage et la soutenabilité de l'agriculture. Pour l'instant seul un petit cercle restreint d'agriculteurs initiés s'y interessent mais la technique est appelée à un grand avenir pour peu qu'elle parvienne à vaincre les réticences des industriels.

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