vendredi 23 décembre 2011

Loi sur le mensonge


Il n'y a pas d'arménien pour nier le génocide de 1915 par contre certains juifs se disent révisionistes des chambres à gaz et de la solution finale. Les révisionistes interprètent les faits comme une extension du Service du Travail Obligatoire aux travaux forcés dont la responsabilité incombe aux nazis malgré les crimes de guerre commis par les deux camps.

Les turcs nient en bloc la perpétration du génocide des arméniens malgré les preuves irréfutables. La suspicion est renforcée quand seul le coupable nie le crime quand tout l'accuse, le génocide des arméniens en 1915 est une affaire entendue, il suit de près les atrocités commises tout au long du retrait de l'empire ottoman des Balkans.

Une loi rafraîchissant la mémoire des turcs pourrait s'avérer bénéfique.
Cependant elle n'est pas faite pour établir une vérité, discipline dévolue à la philosophie; or une nouvelle loi punissant le discours vient encombrer davantage les tribunaux. Nier dans une allocution le génocide des juifs ou des arméniens sera bientôt passible de prison.

Si le débat contradictoire fonde la justice, le réprimer est contre-nature. Le justiciable se défend par un discours au contenu non imposé jusqu'à ces lois mémorielles incarcérant l'opinion.

Réprimer l'éloquence par nature infinie équivaut à réprimer l'intelligence, le régime démocratique vient de boire la cigüe. Le mensonge est licite puisque nécessaire à la communauté, à la philosophie et au juge de la dénoncer mais de là à le légiférer il y a un gouffre.

Après l'arroseur arrosé, le censeur censuré par une loi reflexive auto-répliquante s'interdisant de penser. Le censeur s'expose à une manifestation de ressortissants turcs niant le génocide des arméniens.

Le discours répond au discours, l'acte à l'acte, ne mélangeons pas les genres. Un mot n'arrète pas une gifle, un discours est impuissant contre un acte et inversement. Les paroles ailées volent d'un esprit à l'autre sans entrave. En ces temps de télécommunications n'introduisont pas la censure, qui leur infligerait un rude coup.

La proposition de loi prévoit un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende pour toute négation publique d’un génocide reconnu par la loi, selon le journal.

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