dimanche 5 mai 2019

Déroute du Partido Popular aux législatives en Espagne, autre tactique pour les municipales

Privé de l'initiative il y a neuf mois par une motion de censure contre le précédent chef de gouvernement Mariano Rajoy avant que celui-ci ne puisse dissoudre le parlement , le Partido Popular se voit mis à l'écart encore une fois par un électorat làs des alternances rapprochées . Celui-ci reconduit l'impétrant Pedro Sanchez se contentant de surfer la vague de réformes impulsées par ses adversaires réduisant le chômage de dix points de base, alors que les socialistes ont pour habitude établie de l'augmenter de quinze points.

La droite conserve ses voix sauf qu'elles se distribuent sur deux partis supplémentaires, Ciudadans et Vox, la défaite est donc assurée, en réponse du berger à la bergère sur la maneuvre des Popular favorisant l'extrême-gauche de Podemos à la télévision.

A force de corrida avec l'électorat - il fallut deux élections au cours de trois mois pour réélire Rajoy - l'électorat attrapa le tournis en oubliant les fondamentaux , à savoir l'état lamentable de l'économie avec corruption tout azimuts comme héritage socialiste. Après Zapatero le funeste, les éspagnols devaient être vaccinés pour longtemps pensait-on mais à peine six ans plus tard , un dirigeant rose plus leste pousse le PP incarné par le frais Pablo Casado contre les cordes en lui subtilisant le sceptre.

Le PP paye ses erreurs tactiques , avoir permis à ses adversairs de s'emparer des médias audio-visuels de masse , allant jusqu'à y favoriser indirectement l'éxtrême-gauche pour user le PSOE . Influence qui s'est révélée écrasante dans le résultat encourageant de VOX , la droite libérale et conservatrice des déçus du PP, dont le discours se diffuse uniquement par le canal audiovisuel de la droite libérale Intereconomia. Ces médias audio-visuels de masse - essentiellement la télévision - sont devenus en quelque sorte l'antichambre obligée du pouvoir, la politique leur plat de résistance , une évidence délaissée par le PP . Quand la gauche prend le pouvoir elle s'empresse de placer ses pions dans les rédactions les plus influentes , s'il s'agit du PP , il traine les pieds ou va jusqu'à oublier la télévison au grand damn de ses partisans disséminés dans la presse écrite.

Le PP paye aussi ses erreurs stratégiques comme l'officialisation du mariage homosexuel quand l'Eglise , um de ses principaux alliés avec les milieux d'affaires , se prononçait invariablement contre, mais aussi la dérive séparatiste en Catalogne contaminant les Autonomies voisines des Baléares et de Valence.

Le PP avait déjà perdu quand Rajoy se laissa trahir par le maillon faible de la coalition de son deuxième gouvernement , les cinq voix du Partido Nacional Vasco qui manquèrent à l'appel pour contrer la motion de censure du PSOE à propos de corruption , quand celui-ci s'avère largement plus mouillé et de façon plus répugnante.

Pablo Casado comptait répéter au niveau national la récente conquête de l'Andalousie où les forces électorales de la droite capturèrent la majorité des sièges de l'assemblée régionale suivie du désistement de VOX de toute participation au gouvernement. Sauf que la configuration diffère notablement car l'Andalousie socialiste depuis quarante ans s'avère insupportablement corrompue. Il en faut plus pour dégouter les électeurs des Cortes.

Résultat : une occasion manquée de confirmation du redressement économique entamé par le PP dont la tactique pour les européennes et municipales à l'approche consiste à mettre en valeur son avantage écrasant sur la concurrence à droite : ses milliers d'élus locaux , maires et conseillers municipaux.

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