samedi 25 septembre 2010

Rivarol: Succession de Lepen

Commentaire
La succession de Jean-Marie Lepen place le parti du Front National devant un cruel dilemne, ployer sous la pression des médias en choisissant "leur" candidate Marine Lepen ou maintenir le cap avec la vieille garde incarnée par Bruno Gollnish.

Bien que pour certains adhérents Mme Lepen manque de fermeté, il semble risqué de parier sur Gollnish et se passer du catalyseur médiatique pour nous refaire un 21 avril.

Il demeure surprenant que la direction confie son destin au vote de simples adhérents, même à jour de leur cotisations, comme dans une vulgaire association de collectionneurs de timbres-poste, triomphe de la démocratie plébéïenne.

Pour ma part je les laisserais se débrouiller entre eux, ils sont payés pour ça et dans un nid d'Aigle c'est la loi de Darwin qui doit s'appliquer.

L’appel de Saint-Denis de Bruno Gollnisch

Le 16 septembre Bruno Gollnisch a choisi de déclarer officiellement sa candidature à la présidence du Front national devant la basilique Saint-Denis. Un choix très symbolique puisque reposent au cœur de cet édifice tant de rois qui ont fait la France. Mais cette ville du 9-3 où s’illustra avant-guerre un certain Jacques Doriot est emblématique de la décadence actuelle de notre pays car elle est minée à la fois par une détestable gestion communiste, par une immigration et un taux de violence tout à fait insupportables. En 2002 la nécropole des rois de France fut même profanée par l’occupation d’immigrés clandestins, essentiellement mahométans, alors soutenus par le recteur conciliaire de la basilique — tout un symbole là encore.


Une contre-manifestation ayant été organisée à l’appel du NPA de Besancenot, avec l’appui de la mairie communiste de la ville, et ayant réuni quelques dizaines d’excités, Bruno Gollnisch n’a pu tenir le discours qu’il souhaitait faire devant la basilique et qui fut proclamé dans un hôtel à quelques centaines de mètres. Il a cependant tenu à dénoncer sur le parvis de l’édifice les méthodes liberticides et totalitaires de l’extrême gauche.


Dans son appel de Saint-Denis puis de manière encore plus explicite dans ses réponses aux journalistes, Bruno Gollnisch a rappelé quelques-unes de ses convictions fondamentales. Contrairement à Marine Le Pen qui est favorable au maintien de la législation actuelle sur l’avortement et le Pacs, Bruno Gollnisch s’est clairement prononcé pour l’abrogation de la loi Veil et la mise en place d’une audacieuse politique pour les familles françaises, en s’engageant notamment à ce que les foyers, même les plus modestes, puissent devenir propriétaires. De même, à la différence de la benjamine du président du Front national qui s’est toujours gardée (et pour cause!) d’aborder ces questions politiquement incorrectes, Gollnisch s’est également engagé à abroger toutes les lois liberticides, Pleven, Gayssot, Lellouche, Perben ainsi qu’à dissoudre la Halde. Il s’est aussi prononcé très clairement pour l’inversion des flux migratoires, se distinguant là aussi de Marine Le Pen. A la différence de sa concurrente qui n’entend pas “regrouper l’extrême droite comme dans les années 1970” ainsi qu’elle le confiait fin juillet dans Le Nouvel Observateur qui lui consacrait un long article très complaisant et fort élogieux, Gollnisch entend mettre en œuvre la plus large union des nationaux, sans exclusive, tant au niveau national qu’européen, et même au-delà, en pratiquant le pardon mutuel des offenses. Président de l’Alliance européenne des Mouvements nationaux (AEMN), il entretient en effet les meilleurs rapports avec les nationalistes hongrois, bulgares, flamands, autrichiens, italiens, etc. (sans même parler de ses liens avec les mouvements patriotiques japonais) et compte s’inspirer sur le plan intérieur de l’union patriotique qu’avait mise en place Jean-Marie Le Pen lors de la campagne présidentielle de 2007 et qui avait été délibérément sabordée par Marine Le Pen et Louis Aliot qui, à l’époque, craignaient un retour dans le jeu politique de Bruno Mégret et du MNR.


S’agissant du Front national en lui-même, Gollnisch souhaite le dynamiser et le rendre plus attractif en améliorant la concertation, en établissant une nouvelle répartition des moyens entre le siège national et les fédérations en faveur de celles-ci, en procédant à un audit approfondi des fédérations départementales avant la nomination de nouveaux secrétaires fédéraux, en favorisant la reparution la plus rapide possible d’un journal officiel du FN sur le modèle de feu Français d’Abord, en supprimant les parrainages nécessaires pour l’élection à la présidence du FN, en rétablissant la fête annuelle des BBR ouverte à toutes les composantes de la droite nationale et radicale, en relançant les cercles nationaux s’occupant d’action sociale, culturelle, familiale, éducative, caritative, etc., en créant une école des cadres assurant aux militants une solide formation doctrinale nationaliste alors que Marine Le Pen ne croit qu’au plan media et est une bulle médiatique gonflée à l’hélium.


Un journaliste de la grande presse faisant valoir à Gollnisch que sa concurrente était soutenue par les deux-tiers des secrétaires départementaux (68 contre 30) et les trois quarts des conseillers régionaux (85 contre 33), l’universitaire lyonnais a répliqué que cela ne faisait jamais que 2% de l’ensemble des adhérents du FN puisque le vote se fera, comme au congrès de Bordeaux en 2007, sur le principe un homme, une voix. De plus, Marine Le Pen tenant depuis plusieurs années l’exécutif du mouvement, il est assez logique qu’une grande partie de l’appareil la soutienne. Mais cela n’implique pas nécessairement que les simples adhérents à jour de cotisation feront de même. Enfin, Gollnisch bénéficie de soutiens non négligeables à l’intérieur du mouvement: il a non seulement obtenu la signature de trente secrétaires départementaux mais il a également le soutien de personnalités historiques du mouvement comme le très populaire patron du CNC Roger Holeindre, l’ex-trésorier national Jean-Pierre Reveau, le centralien Thibaut de La Tocnaye et l’appui public de plusieurs secrétaires régionaux, comme Jacques Colombier en Aquitaine, Bruno Subtil en Champagne-Ardennes (les deux hommes étant les directeurs de campagne de Bruno Gollnisch) et Brigitte Neveux dans les Pays-de-la-Loire.


Par ailleurs, il a fait valoir que ses résultats électoraux étaient très honorables. Alors que les sondages quelques jours avant le scrutin ne lui accordaient que 8%, il a obtenu près de 15% en Rhône-Alpes, région aujourd’hui pourtant bien moins favorable électoralement que le Nord-Pas-de-Calais et la PACA et alors même qu’il est cent fois moins invité par les grands media audiovisuels que Marine Le Pen.


Enfin, Gollnisch, qui a commencé un véritable marathon puisqu’il visitera d’ici la mi-décembre les cent fédérations départementales, d’où un emploi de temps surchargé, a malicieusement distribué aux journalistes le texte de la fable de La Fontaine Le Lièvre et la tortue. Avec un espoir: que la tortue Bruno coiffe sur le poteau le lièvre Marine. Un certain 16 janvier 2011. Si en effet les adhérents du Front national élisaient Bruno Gollnisch à la présidence du FN, contre les pronostics, contre les augures, ce serait un magnifique signe d’indépendance et de maturité politique. Face aux media du Système, face au fatalisme, à la pensée unique et au clan familial.





Jérôme BOURBON.

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