vendredi 22 octobre 2010

Géopolitique de l'alliance bolivarienne


L'initiative bolivarienne, clairement présentée comme une alternative socialiste au modèle économique capitaliste, s'est heurtée, au grand dam de ses dirigeants, à une réplique militaire au Honduras en 2010 ainsi qu'à l'installation de l'armée des U.S.A. dans 7 bases colombiennes, portant un coup d'arrêt à l'élargissement du mouvement.

Le problème de cette jeune alliance réside dans la dispersion géographique de ses membres en Amérique Centrale, Caraïbes et Amérique du Sud qui lui retire de la crédibilité. Son comblement s'esquissait avec l'entrée du Honduras limitrophe du Nicaragua et les difficultés de la Colombie à venir à bouts de ses révolutionnaires laissant caresser l'espoir qu'elle rejoindrait ses voisins. Ainsi, la Colombie s'avèrait un enjeu vital puisque le retournement du pays, l'un des plus instables de l'une des régions les plus instables aurait permit l'unification territoriale d'une opposition aux voisins du nord dont le mot d'ordre pourrait s'ennoncer: maintenir la division en Amérique Latine pour y maintenir l'hégémonie.

Contrairement au Vénézuela, la procédure électorale colombienne n'est pas homologuée par les instances internationales, en effet on y vote à découvert, sans isoloir, sous les yeux des forces de l'ordre. D'autre part, l'opposition démocratique subit une répression cruelle avec les assassinats de représentants politiques et syndicaux dans une atmosphère d'anarchie induite par les activités des diverses guerrillas révolutionnaires et contre-révolutionnaires auxquelles il convient d'ajouter la mafia des narco-trafiquants. Il faut donc compter en Colombie sur les élus, l'armée, les contre-guerrillas illégales appuyant l'armée, l'opposition légale, les guerrillas révolutionnaires, la mafia des trafiquants de cocaïne, avec au mileu une peuple de 45 millions d'âmes dispersé dans 1 million de km2 de forêt vierge.

En contrepartie les USA apportent leur soutien financier à un pays de plus quand ils en supportent déjà trois au moyen-orient - Afghanistan, Pakistan, Irak - et deux au proche-orient - Israel, Egypte -, avec une menace d'intervention en Iran sur fond de crise économique interne. Toutefois les USA disposent encore d'amis dans la région avec notament le Chili et le Pérou, alors que l'Argentine des Kitchner et l'Uruguay s'alignent du coté bolivarien. Pendant ce temps le Brésil, engagé résolument dans la sociale-démocratie industrielle, entretient des liens étroits avec l'alliance.

Les membres de l'alliance échangent leurs marchandises partiellement par troc à un prix préférentiel tenant compte des frais financiers économisés, cette pratique ne se limite pas à l'alliance, le Vénézuéla et l'Ukraine échangent en ayant recours au troc, elle permet surtout de maintenir à flôt Cuba, toujours sous blocus des USA.

La tâche du mouvement bolivarien n'est pas seulement de sortir du sous-développement mais aussi de la dépendance technologique du producteur de matière première. C'est pourquoi le Venezuela est confronté au dilemne de se lancer dans une politique d'investissements tout azymuts en nouant des partenariats avec des pays de l'ex-bloc socialiste et des adversaires des états-unis, tout en recevantà les dividendes de ses investissement à l'étranger, en plus des dollars du pétrole.

L'alliance bolivarienne détient de nombreux atouts comme les affinités régionales et internationales, les ressources naturelles, la culture occidentale, le taux d'urbanisation élevé mais ses membres sont encore loin d'avoir brisé leurs chaînes.

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