Liberté d'expression intégrale ?

La liberté d'expression est une faculté naturelle, un don de la nature.

L'adage de Voltaire "Je ne suis pas d'accord avec vous mais me ferait tuer pour que vous ayez le droit de le dire" en pousse la logique jusqu'à son ultime conséquence. Selon lui il n'apparait pas de limite à cette liberté.

Il devrait ainsi être permis de blasphémer, jurer, injurier, calomnier, mentir, menacer de mort quiconque, faire l'apologie du crime, en admettant qu'une expression ne se combat que par une expression contraire en raison du principe de proportionnalité de la légitime défense et de respect de la faculté naturelle de libre expression.

De même la trahison par communication de secrets militaires et le complot devraient être licites quand ils s'en tiennent strictement à l'expression. La justice s'en remet à l'opprobre publique et générale pour la punition des traîtres, une indignité suffisamment dissuasive.

Un citoyen pourrait menacer de mort publiquement et impunément son président ou comploter oralement contre lui puisque ces expressions resteraient séparées du crime car il serait nécessaire d'attendre son exécution avant de le punir.

Le principe est de ne jamais condamner l'expression mais toujours le geste induisant la violence dont l'état détient le monopole dans l'intérêt des citoyens. Condamner la main élevant la massue prête à frapper préserve le devoir de l'arrêter.

Ainsi on est pas obligé de recourir au procès d'intention, impossible à prouver pour son immatérialité.

Ainsi la liberté d'expression peut être totale en se reposant sur son autorégulation.

Ainsi Dupont dit publiquement, " il est bon de commettre un crime";
Durant peut à loisir répondre "Dupont vous êtes une ordure indigne du genre humain, au premier geste vous serez condamné, quiconque commet un crime subira les rigueurs de la justice" .
Si Dupont persiste il affrontera l'aversion générale, il devra donc revenir à la raison sous peine de s'engloutir dans la marginalité.