dimanche 29 septembre 2019

L'ogre chinois

On s'intéresse à la longévité au pouvoir du PCC, basé sur un quadrillage de plus en plus serré de la population, à grand renfort d'écrans, de caméras , d'ordiphones, de camps de rééducation tout cela à raison d'un membre du Parti pour quinze habitants. On s'émerveille du grand bond en avant du pouvoir d'achat et des droits puisque précédemment le Parti avait son mot à dire jusque dans le choix du conjoint. De la Chine on ausculte le taux de croissance, la production d'électricité, celle du ciment, l'extraction des terres rares puisque ces trente dernières années les pays développés y ont transféré leurs technologies moyennant une main d'oeuvre taillable et corvéable à merci, pas de contrainte sociale ni environnementale et la perspective d'un relais de croissance Une fois l'appareil industriel occidental répliqué sur le territoire - chimie, énergie, mécanique, électronique, transports et bâtiment - le Parti n'a eut qu'à remonter le curseur graduellement pour améliorer le niveau de vie, concurrencer les firmes dans leur pays d'origine jusqu'à leur rafler les nouveaux relais de croissance dans les pays en voie de développement.

La Chine a répliqué jusqu'au modèle de croissance colonialiste exemplarisé par le Japon: l'implantation des industries extractives à l'extérieur et le développement des manufactures à l'intérieur. En termes d'échange cela signifie vos ressources naturelles contre mes produits manufacturés, vos forêts, vos ressources halieutiques, vos terres, votre faune, votre énergie fossile, votre production agricole contre mes produits manufacturés moins chers que les produits occidentaux quoique de moindre qualité, dans les secteurs du textile, équipement domestique, informatique, bâtiment et travaux publics, télécommunications, bientôt électronique grand public, machines-outils, transport routier, maritime et aérien  si l'on n'y prends garde.

De préférence appliquée aux pays faiblement structurés politiquement comme le Zimbabwé ou le Cameroun, fragilisés comme la Serbie ou la Grèce, rares sont les pays qui échappent à la main mise industrielle de la Chine, jusqu'aux îles perdues au fin fond du Pacifique mises à contribution pour parer aux velléités de Taiwan sur la scène internationale.

Le secteur formel chinois s'accompagne typiquement d'un secteur informel à base de trafic d'êtres humains d'opioïdes, d'industries extractives clandestines, de contrebande, d'évasion fiscale d'autant plus intense que la proie s'avère fragile, illustré par le démantèlement récent au Kénia d'un réseau dirigé par une ressortissante chinoise de contrebande d'espèces animales protégées.

Certes on pense que ce trafic s'arrêtera à la prochaine crise pétrolière multipliant le prix par quatre, qu'à cela ne tienne , plusieurs solutions de remplacement se trouvent déjà dans les tuyaux, moteurs électriques à hydrogène, hydrocarbures à base d'eau de mer et dioxyde de carbone dissout, filière nucléaire au thorium, centrales nucléaires à surgénération, centrales solaires, on n'en voit pas le bout.

En fin de compte le cycle production-consommation mondial dépend de la résistance du système écologique dont dépend tout système économique à l'évidence.  D'où la théorie en vogue de l'effondrement, sauf qu'il peut survenir bien avant l'épuisement des ressources, à l'image du cancer par accumulation de déchets dans la cellule l'empêchant d'accéder au dioxygène et mise en mode fermentation en consommant des graisses pour se multiplier afin de pallier leur raréfaction, l'accumulation des déchets industriels en raison directe de leur production peut gripper prématurément la machine. On le constate de manière flagrante avec la mer de plastique.

Quand au dioxyde de carbone, il se régule par les cyanobactéries de l'océan, responsables de la teneur actuelle de l'air, encore faut-il que le plastique ne vienne pas entraver leur métabolisme.

A ogre occidental, ogre et demi chinois ou la bataille des ogres.

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