jeudi 4 juin 2020

Réseaux sociaux : l'arroseur arrosé

Les réseaux sociaux remuent la boue, publient ce qui passe à leur portée puis les médias plus consistants recyclent pour faire peuple, garnir leur audience à moindre frais.

La personne de couleur de deux mètres de haut venait de commettre un délit en achetant des cigarettes avec un grossier faux billet de banque, le caissier s'en aperçut, deux employés demandèrent la restitution de la marchandise volée, au refus de quoi ils appelèrent la police.  Le délinquant manifestement en état d'ébriété refusa d'embarquer dans le véhicule de police. Repris de justice ayant purgé cinq ans de prison pour vol à main armé, les agents l'immobilisèrent sans ménagement attendant l'arrivée d'un véhicule plus spacieux. Un policier eut recours à une clé d'immobilisation prescrite par son autorité administrative dans les circonstances de l'arrestation, un genou sur le cou. Le véhicule mit plus de huit minutes pour arriver. Entre temps le délinquant immobilisé, après avoir clamé ne pas pouvoir respirer, perdit connaissance. Il décéda peu après à l'hôpital. L'autopsie révéla la mort par arrêt cardiaque, la présence de l'opioïde Fentanyl dans le sang, la prise récente de méthamphétamine, une maladie de l'artère coronaire et une maladie du cœur liée à l'hypertension. L'immobilisation fut filmée à l'insu des policiers et diffusée sur les réseaux sociaux.

L'opposition politique en cette année de réélection tenait enfin un motif de laisser échapper la pression du confinement, ce fut la curée. Les médias s'en donnèrent à cœur joie, malgré la récurrence de ce genre d'arrestation légitime dégénérant en drame. On produisit la partie flatteuse du profil du délinquant, le témoignage des proches, bien sûr le policier fut illico lynché  médiatiquement, lâché par sa hiérarchie en compagnie du reste de la brigade présente sur les lieux.  Le maire démocrate de Minneapolis retînt ses troupes devant les premiers accrochages de la foule, devant l'émeute et encore devant l'incendie du bâtiment de police voisin.

La foule eut dès lors la bride sur le cou, l'opposition politique la légitima, la caressa dans le sens du poil, au fond c'était la faute du président sortant, le champion de l'opposition annonça son assistance à l'enterrement du délinquant.  Le pillage, le saccage urbain se répandit comme une traînée de poudre dans les grandes villes, les beaux quartiers commerçants furent ravagés à New York par des émeutiers encagoulés, largement des afro-américains avec la complicité d'activistes caucasiens, entreposant des matériaux contondants aux endroits sensibles.

Sur les réseaux sociaux des caucasiennes en tenue printanière posaient un genou à terre, même les deux, sur injonction d'afro-américains munis de leur téléphone cellulaire avec caméra.  Des forces de police locales emboîtaient le pas aux cris des manifestants. Arrêter un dangereux délinquant se présenta dès lors comme une manifestation de racisme s'il se révélait afro-américain.

Le Président fut pris au dépourvu, lui qui durant trois ans se contenta d'un prototype de mur de contention contre l'invasion mexicaine, s'avéra un prototype de Président contesté à la Maison-Blanche , dans sa  famille par son gendre, dans le rang des élus de son parti, jusque dans le repaire de l'armée, le Pentagone, malgré les tombereaux de financement public déversés.

Le Président ayant trop bien réussi dans les affaires immobilières, à une faillite près, se taillant une place sur la scène tragi-comique de la télé-réalité, ne pouvait manquer de rencontrer une forte opposition à l'idée de sa réussite politique. On ne le lui pardonnerait pas.  L'opposition le désigna  à la foule déshéritée comme la figure à renverser dans les stands de foire.

La vague de saccage que vit l'administration Trump tombée dans le piège des réseaux sociaux tendu par ses adversaires politiques renforce encore la virtualisation du commerce au dépend du tissu commercial traditionnel, au détriment de l'emploi. La reprise en main par l'administration se voit entravée par les collectivités locales aux mains de l'opposition, seuls territoires où l'émeute ne se réprime pas.   

Entre l'activité économique et le désordre public entraînés par les réseaux sociaux, l'administration doit redresser l'équilibre, il y a comme une incompatibilité d'humeur à résoudre en s'inspirant possiblement de système chinois, cent pour cent de censure pour zéro émeute.  Il est vrai qu'aux Amériques on se demande souvent qui détient le pouvoir, les magnats industriels ou les élus politiques?

La campagne pré-électorale bat son plein. La Chine se frotte les mains de l'attention détournée du virus Corona, de son emprise démesurée sur le commerce international, de son état de surveillance totalitaire, de ses revendications territoriales ex-nihilo.

Et Macron dans tout cela? Il s'apprête à trouver un pouvoir incontesté en Europe tout près du Brexit, du moins tant qu'il conserve les moyens de contribuer significativement au budget communautaire, ce qui dépend dorénavant de la réponse de la commission européenne à la demande du conseil constitutionnel allemand de justifier les prêts pandémiques accordés par la BCE


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