mercredi 2 septembre 2020

Libre-échange et protectionnisme


 


Le libre-change constitue la doctrine économique de l'OCDE exemplarisée par l'O.M.C. mais l'édifice réglementaire commence à se fissurer devant les assauts sans merci de l'économie chinoise planifiée. 

Pour ne payer que 15 %  de taxe douanière au lieu de 48,5 % , les importateurs allemands de bicyclettes font assembler en République de Chine, Taiwan,  les pièces fabriquées en République Populaire de Chine.

La Chine joue sur deux leviers pour ses exportations, les subventions et l'effet d'échelle ainsi la plus grande usine de bicyclettes du monde dispose d'une capacité de un million d'exemplaires par an.

Pour contourner le droit de douane européen sur les bicyclettes chinoises celles-ci arrivent désormais du Cambodge, Thaïlande ou Indonésie puis de Tunisie.    

Sans droit de douanes sur les bicyclettes chinoises comme aux E.U.A. celles-ci inondent le marché en éliminant la fabrication autochtone, un temps florissante en Pennsylvanie.

En 2017 l'Allemagne exporte 1200 milliards € avec un surplus de 250 milliards, la Chine dispose d'un surplus de 110 milliards, les E.U.A. pâtissent un déficit de 550 milliards dont 384 avec la Chine.

L'U.E. adopte des droits de douanes antidumping  pour protéger son industrie des importations de produits fabriqués en Chine.

Le Cameroun en signant un accord de libre-échange avec l'U.E. voit son agriculture fragilisée par la concurrence européenne, ainsi les oignons autochtones disparaissent au profit de la production hollandaise, mais l'arrêt des importations de poulet a permis la renaissance de l'activité.  D'autres secteurs comme la fabrication mécanique restent irrémédiablement clos à la production nationale.

La Suisse adopte des droits de douanes flexibles en durée et montant en fonction de ses disponibilités, pour la production horticole la taxe peut augmenter d'un facteur 100 en saison, sinon n'y aurait plus d'agriculture nationale selon les agriculteurs.

L'Allemagne subventionne l'hectare agricole à hauteur de 280 € par an, soit 60 Mds mais cela favorise la surproduction de lait et de porc inondant à leur tour le marché chinois.

Les E.U.A. subventionnent aussi largement leur agriculture, leur industrie agro-alimentaire inonde les marchés mondiaux.

Les 10 % plus riches possèdent 90 % des richesses et les 50 % plus pauvres 0.2 % des richesses. la mondialisation du libre-change creuse l'écart entre riches et pauvres.

De 2008 à 2018 la compagnie Alphabet a quintuplé sa valorisation boursière, Apple l'a décuplé alors que le PNB global n'a crû que de 30 %.

A défaut de régulation globale le libre-échange tout azimuts profite au secteur financier par les mouvements incessants de capitaux, pouvant facilement rejoindre un paradis fiscal.

Tout pays a tendance à rechercher le libre-échange dans ses secteurs compétitifs et le protectionnisme dans ses secteurs moins compétitifs d'où les déséquilibres commerciaux.

En conclusion, le libre-change intégral semble la loi de la jungle commerciale où tout les coups son permis pour conquérir les marchés internationaux afin d'y imposer son prix. La régulation du commerce s'avère l'instrument de premier choix pour développer l'emploi et l'activité.

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