L'hyperboréen Breivik ou la guerre solitaire, première approche

Les victimes de l'attentat de Breivik sont à déplorer.

A l'instar de l'incendie du Reichstag, l'attaque peut se retourner contre le camp du perpétrateur. La première folie consiste dans l'agression solitaire, forcément vouée à l'echec, bienque le suspect prétende faire partie d'un hypothétique Nouvel Ordre des Chevaliers du Temple qui semble bien s'avérer la chimère d'une poignée d'individus.

Son autobiographie rapporte qu'adolescent, il a subit une vingtaine d'agressions par des musulmans parfois accompagnés de norvégiennes de sang. La suite du parcours le montre, après des études commerciales supérieures, dans la modernité évoluant parmi la classe aisée et se préparant un avenir brillant à la tête d'une société comptant sept employés.

Le reste de sa trilogie comprend un premier livre de 140 pages compilant conquête et chute de l'Islam; le deuxième livre de 500 pages décrit la décadence européenne dans le monde contemporain, le troisième en 700 pages établit un plan de redressement, concluant par le récit didactique de son passage à l'acte.

Son analyse factuelle reflète celle de nombreux commentateurs: les musulmans entrent massivement en Europe d'abord invités à travailler dans les années 60, puis incités par la politique d'Eurabia ils installent leur famille enfin porte ouverte à l'invasion par la CEE et son fidèle Schengen. Breivik retrace les conflits du proche et du moyen orient, sa déstabilisation par les guerres du golfe, la globalisation de la Djihad en conséquence. Son fil d'Arianne se tisse avec la permanence de la Djihad à travers les siècles, à l'ardeur retrouvée en 1948 pour s'enflammer par les guerres contre Israel et la riposte pré-emptive d'Osirak.

L'hyperboréen cherche une guerre civile pré-emptive entre nationalisme et socialisme pour restaurer la souveraineté selon lui évanescente de l'Europe, prise de court aux niveaux tactique et logistique, en fixant le temps de la victoire nationaliste en 2083. Il s'agit de précipiter la confrontation entre européens de culture traditionnelle - les chrétiens, payens, agnostiques, athés - et européens de culture marxiste alliés tactiques des musulmans afin de décider du contrôle territorial.

Le cas semble plus complexe qu'il n'y parait dans le contexte de l'élargissement des droites populistes. Il a sacrifié un avenir brillant à une cause qu'il a estimé impérative et collective en sachant qu'il serait mis au banc de la société. On invalidera immédiatement sa guerre solitaire, plus difficilement son analyse.