mercredi 27 novembre 2019

Manifestation d'agriculteurs: pas de subvention sans règlementation

Les agriculteurs manifestent contre la règlementation non contre la subvention, quand l'un ne va pas sans l'autre.

Ils exigent le droit d'exporter leur production et celui de ne pas importer de productions concurrentes.

Ils se couvrent de dettes afin de mécaniser toujours d'avantage leur exploitation au détriment de la main d'oeuvre, accusant les banques de les étrangler sous le poids des dettes.

IIs protestent conre la baisse de leurs revenus quand les consommateurs se plaignent de la hausse du prix des denrées ou de la baissse de leur qualité.

Ils se livrent une concurrence féroce pour l'accumulation des terres dans un contexte de disparition des exploitations pour raison économique ou démographique. L'agriculture extensive reste plus que jamais à l'ordre du jour, indifférente aux lois de l'écologie.  Ces agriculteurs ne s'attardent pas sur de basses considérations d'épuisement des ressources naturelles. 

Le foncier agricole capitaliste réapparait avec le spectre du fermage, soit l'exploitation par des non-propriétaires au bénéfice d'actionnaires de sociétés commerciales
.
Les agriculteurs, extensifs en écrasante majorité dans les pays développés, manifestent pour le droit de recourrir aux pesticides  comme bon leur semble, de traiter les animaux d'élevage comme du mobilier, de se gaver de subventions à l'hectare, de recourrir aux techniques agricoles dénoncées comme insoutenables par la communauté scientifique.

Pendant ce temps les subventions de la Politique Agricole Commune de l'Union Européenne s'avèrent mal controlées, de nombreuses fraudes se commettent depuis les régions méridionnales aux régions orientales de l'Union, certaines en faveur d'intérêts oligarchiques.

Il existe pourtant des agriculteurs qui n'attendent pas leur salut seulement de l'Etat et décident de réformer leurs pratiques devant l'impassse de productivité où ils se trouvent.

L'agriculture autentiquement intensive, productive, soutenable se nomme permaculture, agro-foresterie, semis-direct sous couvert,  sol vivant et s'écarte de la chimie, la mécanisation pour se rapprocher de la biologie, l'artisanat. Elle n'a pas attendu les subventions pour sa mise en oeuvre depuis les années 70, même si s'en voir privé constitue un handicap supplémentaire.

L'agriculture intensive soutenable tourne résolument le dos à l'agriculture extensive insoutenable. Il s'agit d'une réforme en développement.s'appuyant sur des travaux scientifiques, l'économie en réseau, la propagation des connaissances, les organisations professionnelles.

Le type d'agriculteur qui manifeste aujourd'hui à Paris et à Berlin semble par contre quelque peu dépassé par la tournure des évènements., les considérations environnementales, les difficultés financières sous le poids des charges dont ils se sont lestés un peu rapidement.

La solution de leurs malheurs ne dépend toutefois pas seulement d'eux, l'Etat à force d'intervenir sur tout et n'importe quoi se voit instrumentalisé  par toute sorte de lobbies aux intérêts contradictoires, comme les importateurs de la grande distribution en concurrence avec les agriculteurs soucieux de la qualité de leur production, nécessitant un arbitrage.







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