samedi 29 février 2020

13 février 1945, les trois jours de bombardement de Dresde

Suite et fin de l'article de Brett Wilkins publié sur www.counterpunch.org
traduction originale

Dresde échappait aux attaques alliées comme importante ville culturelle surnommée le Coffret à Bijoux pour célébrer son architecture et avec relativement peu de cibles militaires significatives. Il s'agissait d'une cité refuge avec 19 hôpitaux et un million de réfugiés campant là, fuyant les horreurs de l'avance de l'armée Rouge. Ils étaient attirés par la réputation de Dresde comme havre de sauvegarde des flammes de la guerre oú s'engouffrait la plupart du reste de l'Allemagne, réputation renforcée par la présence de quelques 23 000 prisonniers de guerre alliés retenus dans la cité et ses alentours.

Les premiers avions de la RAF approchèrent de la cité après 21 heures 30 le 13 février. Quelques 200 000 bombes incendiaires en sus de  500 tonnes de munitions hautement explosives, charges de deux tonnes inclues, tombèrent du ciel durant les raids initiaux, déclenchant des milliers de feux visibles dans le ciel à 800 kilomètres à la ronde. La chaleur de cet enfer provoquait la fonte de la chair humaine, tournant bien des victimes en tas de goudron. Hommes, femmes, enfants, malades, vieillards, régugiés, prisonniers de guerre et mêmes animaux du zoo s'incinérèrent ensemble. La tornade de feu à 1480 degrés aspira tout l'oxygène ambiant et des gens par milliers suffoquèrent à mort. Lothar Metzger, neuf ans à l'époque, se rappella plus tard:

 "À environ neuf heures trente l'alarme fut donnée, nous les enfants reconnaissions ce son et nous dépêchions de descendre dans nos celliers. Ma grande soeur et moi portâmes nos bébés soeurs jumelles. Ma mère portait une petite valise et les bouteilles de lait por les bébés. À la radio nous ouïmes avec grande horreur les nouvelles: "Attention! un grand raid aérien arrive sur notre ville... Quelques minutes plus tard nous ouïmes un grand bruit, les bombardiers. Des explosions survenaient sans arrêt. Notre cellier se remplissait de feu et de fumée, il était endommagé, les lumières s'éteignirent, les cris lugubres des blessés retentirent. De grande peur nous luttions pour sortir du cellier... Nous ne reconnurent plus notre rue. Du feu, seulement du feu partout où nous regardions. C'était inconcevable, pire que le plus noir des cauchemars. Tant de gens horriblement brûlés et blessés, il devint de plus en plus difficile de respirer...Une panique inconcevable, des mourant et des morts étaient piétinés, des adultes en crémation réduits à la taille d'un enfant, des morceaux de bras et de jambes, des morts, des familles entières brûlées vives, des brûlés courant ça et lá, des voitures brûlant remplies de civils régugiés, bien des gens appelaient et cherchaient leur familles et du feu partout, partout du feu et tout le temps le souffle chaud de la tornade de feu repoussait les gens dans les maisons en feu d'où ils cherchaient à s'échapper. Nos jumelles disparurent, nous ne les revîmes jamais."

 Le lendemain matin une vague de plus de 300 forteresses volantes Boing B-17 pilonnaient de 700 tonnes d'explosifs les survivants. Le 15 février les avions US bombardaient la banlieue sud de même que les villes voisines de Meissen et Prina. Quelques 25 000 hommes, femmes et enfants étaient décédés et près de 90 pour cent des maisons du quartier centre étaient oblitérées. Bien des cibles militaires potentielles, quelques usines et le réseau ferroviaire, restaient largement indemnes. Des trains militaires nazis haletaient à travers la ville trois jours après.

 "Sommes-nous des bêtes"

Des officiels états-uniens et britanniques insistèrent sur le chois de Dresde comme cible en raison de ses infrastructures industrielles et de transports. Ce n'était que partiellement vrai, à la veille du bombardement l'Armée Rouge n'était qu'à 180 kilométres de Dresde et les E.U.A., la Gande-Bretagne, sachant que l'Europe serait taillée entre  eux et les soviétiques après la guerre, voulurent impressioner Staline par un déploiement de force massif.

Un mémorandum de la RAF aux équipages la nuit de l'attaque expliquait : " l'intention de l'attaque était de frapper l'enemi là où cela faisait le plus mal" et de "montrer aux russes à leur arrivée ce que le Commandement des Bombardiers peut faire". Quelques mois plus tards les E.U.A. engageraient la première et seule guerre nucléaire, oblitérant deux villes japonaises et tuant des centaines de milliers de leurs habitants dans ce  qui était encore partie d'une démonstation de choc et stupeur destinée aux soviétiques.

Le bombardement de Dresde choqua la conscience mondiale. Churchill, peu connu pour ses effluves de compassion,  ´s'épouvanta de la sauvagerie de l'attaque, la qualifiant d'acte de terreur et de veule destruction".

À la vue de photographies de la cité dévastée il s'interrogea: "Sommes nous des bêtes? allons-nous trop loin?". Dans un mémorandum top secret du 28 mars 1945 il écrivit:

Il m'apparait le moment venu de  s'interroger sur le bombardement de villes allemandes au simple titre d'accroitre la terreur, bien que sous d'autres prétextes. Sinon nous prendront le contrôle de territoires entièrement ruinés.

D'autres défendirent le bombardement. Harris le boucher reconnut que "la destruction d'une ville si grande ét belle dans une étape tardive de la guerre se considérait comme innécessaire par bon nombre de persones qui admettaient que nos attaques plutôt se justifiaient pleinement". Toutefois il asserta que "les bombardements de terreur raccourciraient la guerre et sauveraient la vie de soldats alliés".
Harris ajouta fameusement:" Personnellement je trouve que tout ce qui reste de villes allemandes ne vaut pas les os d'un seul grenadier britannique".

Autant que 600 000 civils allemands furent tués par les bombardements alliés durant la guerre, bien des victimes moururent pendant les derniers mois, quand la défaite certaine de l'Allemagne et un tel massacre ne servait aucun propos militaire valide. Et même si les nazis avaient démarré la guerre aérienne en bombardanrt des villes britanniques, tuant 14 000 civils durant la guerre-éclair, la tempête qu'ils récoltèrent - pour paraphraser Harris - s'avéra si grossièrement disproportionnée qu'elle entâcherait à jamais la réclamation auto-jutifiée des alliés d'avoir mené la "dernière bonne guerre".

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