vendredi 18 décembre 2020

Faut-il plaindre ou envier les Uyghours, telle est la question

 La presse internationale se répand en témoignages  sur la reprise en main culturelle de la population autochtone du Xingjiang chinois par Pékin, une région autonome fief de peuplades turkmènes et asiates de religion musulmane. 

Leur sort se révèle digne d'intérêt car indicatif du traitement auquel doit s'attendre le reste du monde de la part de son nouveau maître chinois.

Les Uyghors, dénonce un consortium international de journalistes, se voient obligés de récolter du coton dans les champs et suivre une formation professionnelle élémentaire dans des établissements spécialisés où ils subissent l'endoctrinement aux valeurs collectivistes. Les familles se voient obligés de recevoir périodiquement des envoyés du gouvernement chargés de témoigner de l'intégration de leurs hôtes.

En Chine, le rapport démographique suffit amplement pour établir la hiérarchie à raison de un uyghour pour soixante-dix han ethniques.  

Les tibétains jouissaient d'un pays millénaire et renommé pour sa tradition religieuse, les uyghours, nomades sédentarisés dans une région désertique, ne disposent d'aucun argument contondant pour faire valoir leurs coutumes au gouvernement central, d'autant que la loi islamique ne reconnait aucun droit hors les religions stipulées par le Coran, aucun droit à la plus ancienne civilisation du monde encore en vigueur.

Pékin en revanche soumet l'exercice du culte islamique à un contrôle étroit ,allant jusqu'à réécrire le Coran á l'usage des fidèles et exiger l'office des mosquées en mandarin.

Les Uygours ont participé cependant à l'essor économique fulgurant de leur pays en sortant de la pauvreté pour entrer dans une prospérité sans précédent, avec accès aux études supérieures, la haute fonction publique, les professions intellectuelles, les séjours à l'étranger, le traitement de faveur relativement aux Han quand au nombre de leur progéniture.

L'évolution s'avère plus frappante relativement aux autres musulmans d'Asie, où seuls les villes-état du Bruneï et de Singapour offrent de meilleures conditions à leurs ressortissants alors qu'ailleurs la situation se dégrade sous l'effet de conflits et de la surpopulation, pensons à l'Afghanistan ravagé par les guerres depuis 40 ans, le Cachemire en rébellion, le pauvre Bengladesh soumis aux inondations, le Pakistan défiant l'Inde, l'Indonésie surpeuplée, les nouveaux états d'Asie centrale de l'ex-URSS, la Malaisie en déforestation.

Le Xingjian par contre se modernise à marches forcées sous une pluie d'investissements de Pékin dans les secteurs de l'énergie, l'agriculture, le réseau routier quand le Kazakstan et l'Ouzbékistan ont toutes les peines du monde à suivre le chantier de la Nouvelle Route de la Soie lancée par le Président Xi.

La principale récrimination de Pékin envers le peuple uyghours porte sur les soulèvements meurtriers dans leur province, l'engagement de certains au sein de brigades musulmanes internationales en Syrie et aux Philippines et la revendication de l'indépendance du Turkménistan de l'Est.

Dans ces conditions on comprend qu'aucun pays musulman n'ait émis de protestation envers la Chine - et ses investissements.



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