lundi 25 octobre 2021

Remettre les idées en place à propos de l'énergie


A l'heure où la Chine teste son premier réacteur au thorium de quelques mégawatts, Jancovici l'ingénieur médiatique,  rappelle les données du problème, notamment la répartition par source de production d'énergie: un tiers de pétrole, un quart de charbon,  un quart de gaz,  soit 80% d'´énergie fossile consommée à jamais, plus un dixième de bois, trois pour cent  chacun d'hydraulique, de nucléaire et d'énergies renouvelables diffuses.
Le pic de production de pétrole conventionnel fut dépassé en 2008, celui du pétrole en 2020.  Le problème réside dans la quantité disponible non pas dans le prix car la consommation  dépend du prix, au dessus d'un seuil elle s'arrête. 
L'électricité reste principalement produite par le gaz et le charbon. La capacité des centrales au charbon s'élève à 2000 gigawatts, contre 60 GW pour le nucléaire français et 392 GW globalement. Le chiffre d'affaire du nucléaire français s'élève à 50 Md € . 
Jancovici croit inévitable  la décrue de la consommation de pétrole révélant la dépendance à cette énergie fossile de l'approvisionnement  urbain, ainsi l'Ile-de-France ne produit que 6% des aliments qu'elle consomme. Alors il y a lieu à décongestionner la ville, accroître l'emploi agricole, réduire le recours aux produits phyto-sanitaires en passant. Le discours n'est pas dénué de considérations écologique face au message alarmiste des petites formations politiques.

Le Président Macron à lancé l'investissement dans les petits réacteurs modulaires, de 10 à 300 GW, SMR  en anglais mais un prototype ne verra pas le jour avant 2035. alors que la Chine et la Russie avancent dans cette technologie qui dérive des porte-avions et sous-marins nucléaires,  domaine de compétence détenu par la France. Malgré cette mesure Jancovici constate l'absence d'un programme nucléaire digne de ce nom.

Les déchets nucléaires ne constituent pas un problème insoluble dans la mesure où chaque français n'en produit que deux grammes par an contre 100 kg de déchets industriels.  La quantité de déchets longs ne laisse pas d'être minime, garée aisément  dans un trou profond à l'image d'un gisement naturel d'uranium au Gabon, il en va de même pour les déchets courts. Le recyclage des déchets nucléaires en combustible n'est pas abordé, pas plus que la géothermie, à l'heure où 28 volcans sont en cours d'éruption.

Alors que seul 5% de l'uranium s'avère isotope fissible, le thorium a vocation à devenir fissible dans sa totalité grâce à son schéma de réaction particulier le ramenant à l'uranium de même nature. En quantité similaire le thorium a vingt fois plus de matière utile que l'uranium.  Dans la centrale nucléaire à sels fondus , la fission et le transport de chaleur s'effectuent dans ce même circuit hydraulique à sels fondus. Ce circuit calo-porteur reste à pression atmosphérique, en cas d'incident comme une fuite de liquide, il retourne dans son réservoir et la réaction nucléaire s'arrête.  Par contre on ne sait pas comment renouveler automatiquement le liquide usé et des problèmes chimiques de corrosion subsistent.

Le problème du changement climatique  n'en serait pas sans le niveau atteint de pression démographique. 

Le principal danger que l'industrie nucléaire affronte réside dans l'incertitude des investissements financiers commandés par la classe politique.  Dans ce contexte les taux d'intérêts s'affolent et le coût du GW  consommé se multiplie par cinq sur un investissement  à vingt ans. Surtout la filière nucléaire se révèle le nouveau grand domaine régalien dans la mesure où l'expérience britannique s'est révélée un échec cuisant, réduisant le Royaume-uni à des commandes  publiques à la France et la Chine. La puissance installée au Royaume-Uni reste six fois inférieure à celle de la France, similaire à celle de l'Allemagne, quand celle de l'Espagne s'élève à 7,1 GW, l'Italie demeurant vierge il est vrai que ses deux Volcans Etna et Stromboli restent en activité.  

L'accident de Fukushima au Japon n'a fait aucune victime  mais a entraîné le retrait de l'Allemagne, la Suisse et la Belgique, un coup d'arrêt au Japon tandis que la Chine à doublé son concurrent asiatique en parc installé. Fusion, filière thorium , centrale à sels fondus, centrale flottante, de troisième et quatrième générations, l'industrie se montre florissante sauf en Europe où elle accusera une chute de 14%  de la capacité installée à l'horizon de 2040 selon l'Agence Internationale de l'Energie.  La Chine passera à 149 GW et la Russie soumet déjà une offre clé-en-main accompagnée de financement à des pays en voie de développement comme le Bengladesh.

L'industrie nucléaire se révèle  plus que jamais un moteur économique européen sinon global dans la mesure où elle fomente l'investissement technologique lié au développement du réseau de distribution. Son développement subit en France un sous-investissement induit par la lassitude due au retard global de livraison des réacteurs de troisièmes génération dont la France détient le triste record de neuf ans sur le  réacteur finlandais, mais aussi par la préférence sociale chère à la classe politique qui préfère assister la population du monde entier plutôt que consolider le parc nucléaire soumis dorénavant à la concurrence chinoise et russe.

Multiplier les réacteurs équivaut à multiplier  coût  et risque sans les disperser  ni diminuer la vulnérabilité des installation.   Parmi les multiples technologie en développement il y a lieu de choisir la bonne en rappelant que dès l'origine, la filière thorium s'adapte mieux à l'usage civil que l'uranium. 

Les énergies renouvelables diffuses s'avèrent au moins aussi dommageables pour l'environnement et  moins soutenables économiquement que le nucléaire. Il s'agit d'un échec écologique.

Lionel Jospin commit un bourde en mettant fin au programme de surgénération Superphénix  pour un incident n'ayant rien à voir avec le nucléaire, l'effondrement du toit d'un bâtiment administratif dans l'enclot de la centrale, il est vrai suite à d'autres incidents et retards mais aussi  pour des raisons où l'opportunisme politique ne serait pas absent soupçonnent les mauvaises langues.


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