Les franquistes après leur victoire dans la guerre civile et leur défaite dans la guerre mondiale malgré leur neutralité de façade, prirent soins d'effacer les traces de leurs méfaits en les substituant par une version officielle où toutes les fautes sont endossées par le parti contraire. En revanche la moindre exaction imputable au camp d'en face fut instruite, jugée, publiée à la Une et comémorée comme s'il en allait de la survie du régime, et pour cause l'URSS et ses satellites en exigèrent la tête jusqu'à l'ère Caucescu, le premier membre du Pacte de Varsovie à rétablir les ponts avec Franco.
C'est ainsi que la terreur imposée par le camp républicain fut documentée sous toutes ses coutures par le régime alors que celle commise par les bleus restait soigneusement enfouie sous une chappe de plomb, les preuves détruites et les témoins réduits au silence.
A la mort du généralissime, on se dépêcha de promulguer la loi d'amnistie de 1977 qui pardonne les crimes politiques commis avant 1976 dont les crimes de guerre, ce qui refroidit l'incitation à enquêter depuis les lieux d'exil des républicains, ceux d'origine des brigades internationales et en Espagne.
Cependant et grâce à l'installation du gauchiste PSOE au pouvoir, un travail de fourmi fut entrepris par des historiens qui receuillirent les témoignages des survivants, ratissèrent les registres municipaux, les archives provinciales et parvinrent à reconstituer la page manquante de la terreur bleue entre 1936 et 1950.
Ce livre propose une synthèse de la terreur dans les deux camps pendant la guerre et la période d'épuration par la justice des vainqueurs, jusqu'en 1950. On y lira en une ligne aride le bilan des victimes de la terreur: 100 000 morts par les bleus, 50 000 par les rouges.
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