mercredi 25 avril 2018

Privilèges de cheminots

       A la SNCF le personel roulant part à la retraite à 52 ans et les autres à 57 ans s'ils ont cotisé le nombre requis. Soit, mais que cette pension ne soit pas payée même en partie par la communauté nationale, actuellement à hauteur de 3.5 Mds par an. Soit, si la SNCF n'était pas déficitaire y compris dans ses comptes sociaux. Les conducteurs de trains restent assis à regarder la voie le temps du trajet, l'époque des chaudières à charbon dont le maniement justifiait des compensations est révolue. De quelles peines laborales souffrent les contrôleurs de tickets?

    L'autre privilège tient dans l'absence de risque de licenciement économique dû au statut d'EPIC de la SNCF datant de 1938. Le problème se pose alors de l'irresponsabilité qui en dérive, toute erreur de gestion passant au débit du trésor public, à hauteur de 57 Mds aujourd'hui , plus les effets en cascades comme le climat délétère qui s'installe. Les syndicats de cheminots prennent clairement l'état pour leur vache à lait . Le président de la SNCF Guillaume Pepy plaide la disponibilté du personnel, les intempéries affrontées par certaines catégories pour justifier le statut exorbitant du cheminot, mais d'autres secteurs que le ferroviaire peuvent en dire autant, hopitaux, batiment, construction mécanique pour n'en citer que quelques uns. Aujourd'hui le chiffre d'affaire ne couvre que les deux tiers des dépenses, gouffre financier doublé d'une dette astronomique due en grande partie au TGV, la SNCF voit l'état intervenir en changeant la forme juridique à Société Anomyme, en abandonant le statut cheminot pour les nouvelles recrues, pour 2020 pas de précipitation, et en poursuivant l'ouverture à la concurrence jusqu'aux lignes régionales. Nous allons manifestement dans la bonne direction de la libéralisation en s'arrêtant cependant au seuil de la privatisation alors que de nombreux arguments plaident en sa faveur. La SNCF reste un monolythe centralisateur qui imprime sa marque sur l'aménagement du territoire de manière pas toujours favorable, ainsi le TGV, en doublant les lignes pour creuser ses travées maltraite l'environnement pour quelques dizaines de minutes de trajet gagnées. Qui dit monolythe dit aussi gestion monolythique et manque cruel de diversité dans l'offre et les solutions de gestion. Il n'y a aucune raison que le sort d'une ligne transverse de province se décide dans la capitale. Un réseau ferrovaire décentralisé et privé peut et doit s'avérer rentable et prospère comme on le voit en Amérique du Nord.

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