jeudi 17 mai 2018

Eurovision



La Belgique avait enfin trouvé une candidate susceptible de remporter le trophée avec une chanson écrite de sa main .  N'avait-elle par interprété avec succès une chanson d'un film de James Bond accompagnée par l'orquestre philharmonique de Bruxelles aussi récemment que 2012?

Sa chanson survolait un lot d'une qualité surprenante où une bonne moitié des candidats semblaient en mesure d'atteindre la consécration suprême. Cette fois la candidate fut choisie par un aéropage du secteur artistique professionnel rompant avec le spectacle télévisé où les compétiteurs sont départagés par le vote téléphonique des spectateurs.

Las, c'était sans doute sans compter sur le manque de sophistication des votants de la demi-finale qui laissèrent aux vestiaires des candidats aussi relevés que l'exquise grecque - suprême affront démocratique - ou le trépidant polonais.

La louvaniste n'aura cependant pas tout perdu puisque repérée par les professionnels elle enregistre à Londres avec un producteur réputé. Gageons que Mrs les anglais saurons lui extirper la substantifique moelle à tubes de la trempe de son Matter of Time, promis tube de l'été 2018 ou je n'y connais rien. Francophone, néerlandophone, anglophone elle chante aussi dans dans la langue de Shakespeare,  bien dans le ton mondialisé de l'air du temps.

Le caractère frappant de cette édition réside sans doute dans la professionalisation de la production,   comme si la chansonnette avait atteint le stade de maturation industrielle avec des candidats débités comme des saucisses certes mais de qualité orthonormée du moins en apparence jusqu'à l'apparition d'étincelles fugitives mettant le feu aux poudres de la passion.

On eut droit à une représentation quasi ethno-culturelle du fait européen , confinant au racialisme avec les exceptions ça et là confirmant la règle à grand renfort de symbolisme, marque de fabrique du continent, tant pour la projection globale que la filiation spirituelle.

Toute digression symbolique effacée des pays culturellement dissidents des Balkans, du Caucase et d'ailleurs, on se retrouva dans la communion célébrative du marché, fontaine de jouvence , source intarissable de prospérité et juge de paix.

Dans l'ère globalisée battant son plein on s'attend à une déclinaison chinoise, asiatique, américaine et africaine de l'Eurovision, même avec la langue véhiculaire du cru comme liant culturel, ne serait-ce que pour rendre grâce au culte de la nouvauté muté en culte de l'abondance.

L'infrastructure orwellienne globalisée en place, le fruit semble mûr pour la cueillette au profit du service au consommateur qui n'en demande pas tant .

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