A part des pipelines alimentés par le gaz russe, l'Ukraine perclue de dettes n'a rien à offrir aux occidentaux, Moscou et Pékin se voient donc acculés à une nouvelle guerre froide en raison du camouflet infligé aux franco-anglo-saxons en Syrie.
La bureaucratie tentaculaire du
complexe militaro-sécuritaire étatsunien déploie ses pions désormais sur cinq continents, elle doit à tout prix retrouver le goût de la victoire pour justifier son prix aux yeux du contribuable. Obama fait mine de la conduire à bride abattue pour cacher qu'elle a pris le mors aux dents.
N'ayant plus les moyens de sa politique étrangère, le retour de la France dans le giron atlantiste a bouleversé l'équilibre issu de 50 ans de guerre froide. Disparu son contrepoids hors OTAN, les étatsuniens sont parvenus à placer Poutine le dos au mur alors qu'on sait sa détermination à ne pas s'en laisser conter.
D'un autre coté il suffit au président Russe d'interrompre ses livraisons d'énergie à l'Europe pour la mettre au pas et refroidir Washington. Espérons de passer par cette étape avant que cette confrontation ne s'envenime.
Le parti des Régions du président corrompu évincé a conquis le pouvoir grâce à l'alliance électorale avec le parti communiste ukrainien, on ne s'étonne pas de l'animosité de l'opposition envers les vestiges communistes et leur allié russe, du positionnement minoritaire à l'extrême-droite qui a fournit les troupes de choc de la révolte de Maidan. On ne s'étonne pas non plus qu'elle s'accroche aux mains étatsuniennes et européennes pour se défaire des corrompus que Poutine reconnait comme légitimes, même si c'est faute de mieux.
Oligarques et politiciens corrompus ont coulé l'épave Ukrainienne du naufrage soviétique, non les partis Svoboda, Praevy Sektor et les 23 autres partis nationalistes, ni la Russie, l'UE ou les E.U.A. Cette levée de boucliers planétaire contre un soit-disant retour du nazisme passe à coté du refus par un peuple européen du spectre de la tiers-mondisation annoncée.
Le président ukrainien est corrompu jusqu'à l'os, il se construit un palais versaillesque, est accusé de faire tirer sur les manifestants et se réfugie en Russie, tout cela plaide en faveur de l'opposition quand bien même le soutien occidental cacherait des intérêts divergents et la minorité extrêmiste serait politiquement incorrecte. Du moins si l'on tient à éviter un autre 1917, car il s'agit avant-tout d'une révolte contre le spectre de la misère, qu'était parvenue à dissiper l'Union Soviétique. Maidan est une véritable prise de la Bastille par des sans-culottes, des sans-culottes nationalistes et socialistes si l'on en croit leur profession de foi.
Malheureusement pour les opposants, le
verdict économique est sans appel: l'Ukraine n'est pas viable hors de la Russie. Les ukrainiens ne sont pas des russes blancs mais les russes blancs sont issus d'ukrainiens. A sa chute, l'Union Soviétique était la 2eme puissance politique mondiale, laissant très loin derrière les puissances secondaires, le chomâge y était interdit, l'éducation et les soins gratuits, les ukrainiens ont de quoi se lamenter face au strapontin que l'Union Européenne leur propose, de 2eme du peloton global, ils descendent sous la seconde moité de 150, la belle affaire!
Versailles-sur-le-Don, le palais du président Ukrainien évincé, Ianukovitch.