mardi 26 novembre 2019

La réussite du Président de Bolivie Evo Morales

Sous la pression de ses partisans du MAS voyant en sa personne leur meilleure chance de se maintenir au pouvoir, le Président Morales obtint du conseil constitutionnel le droit de se présenter une quatrième fois aux élections à l'indignation de ses adversaires.

Le 20 octobre pendant le compte des bulletins de vote, un contretemps de 24 heures intervint alors que le président sortant menait avec une différence insuffisante pour lui éviter un second tour. A la reprise cette différence se retourna en sa faveur entrainant la protestation de l'opposition et des troubles de l'ordre public soldés par 32 victimes.

Manifestions, contre-manifestations, incendies du domicile de candidats, de tribunaux électoraux, devant le risque d'embrasement l'état-major de l'armée demanda la démission du Président, ce qu'il ne tarda pas accepter invoquant la raison humanitaire et obtenant l'asile politique au Mexique.

Evo Morales se prévaut d'un bilan flatteur après 3 mandats présidentiels pendant 14 ans. La plus haute croissance du continent à 4,6 % avec un taux d'inflarion à 1,6 %, un exploit pour la région au voisinage du Vénézuéla à 1 700 000 %. en 2018 et de l'Equateur dollarisé. Un taux de pauvreté divisé par deux à 17,5·%, des ressources minières nationalisées, des contrats avec des multinationales renégociés, les industries de batterie au lithium et de gaz liquéfié démarrées,  un chiffre d'affaire bancaire décuplé, des programmes sociaux d'enseignement et de sécurité sociale entrepris, la Bolivie a sans nul doute décollé sous la houlette du Président Morales, salué par les présidents progressistes populaires d'Amérique Latine tels que le brésilien Lula Da Silva, l'argentine Kirchner, les uruguayens Mujica et Tabarez, l'équatorien Correa, le vénézuélien Maduro, la chilienne Bachelet  et le Mexicain Obrador entre autres.

Dans le pays d'Amérique qui a connu le plus grand nombre de coups d'état et pas de telle stabilité politique depuis deux siècles, l'exploit de l'indigène aymara bolivien Evo Morales mérite d'être salué sans réserve.

L'agronome Marcel Bouché: les vers de terre dans le cycle de l'azote



                 

Pour Marcel Bouché, chercheur en agronomie depuis 50 ans, l'agriculture conventionnelle s'avère une catastrophe écologique due à l'indigence de la recherche scientifique . Ses techniques se voient rejettées par l'écologie, ainsi en lieu et place du labour on retrouve le semis direct, les pesticides de synthèse ne figurent plus dans l'arsenal, idem pour  les engrais chimiques délaissés en faveur des engrais verts et matières organiques recyclées.

L'agro-écologie s'avère antagoniste de l'agriculture conventionnelle. La recherche en agronomie n'a pas évalué l'impact écologique des techniques de labour, pesticides de synthèses, engrais industriels.

Le terrain n'intéresse ni la recherche agronomique ni académique..

Définition allemande de l'écologie en 1866, science exacte dépendante de sciences exactes, science globale et de synthèe..

Les pesticides ne s`évaluent pas sur le terrain,  voir l'éco-toxicologie de laboratoire.

Le sol s'avère une boite noire pour  l'agronomie contemporaine..

En prairie permanente depuis 1840, 4 vers de terre colorés artificiellement, alimentés à base de N15, excrètent urine et humus. alors on observe que la totalité du N15 s'absorbe par les plantes::il s'agit de la découverte d'une partie du cycle de l'azote.

Le ver de terre se nourrit de déchets végétaux et de terre la nuit en remontant à la surface. Quotidiennement il remplace la dixième partie de son axote que les racines absorbent comme nutriment. La plante se nourrit de nutriments organo-minéraux excrétés par le vers de terre.

Le vers de terre digère un mélange de terre et de matière organique que l'on retrouve dans son intestin.

On compte 300 t / ha / an en France de terre digérée et redigérée  par les vers de terre..





Le labour s'avère incomparablement plus dommageable pour la fertilité du sol que les phyto-sanitaires et les engrais industriels, car il rompt la structure du milieu et diminue la bio-diversité alors que la faune hypogée peut fuir la chimie et le peut éviter le soc.

Le semis direct s'avère efficace s'il y des vers anéciques pour travailler le sol. Les vers anéciques s'avèrent absents des continents américains et océaniens. Les vers anéciques creusent verticalement, les vers endogés creusent horizontalement.

Un sol vivant présente des taux de 25% d'eau, 25% d'air, 50 % de végétal, 45 % de minéral, 5 % d'animal. 

Le lombric excrète de l'ammoniac dont raffolent les plantes, sous forme d'engrais il devient nocif car en trop grande quantité.les plantes s'en enivrent.

Le naturalistr britannique Charles Darwin dès 1860 s'interessait aux lombrics.








mercredi 20 novembre 2019

Le train de vie de nabab du bolivarien déchu Morales

Un jet à 34 millions de dollars, deux hélicoptères Eurocopter pour les déplacements courts, une flotte de véhicules de luxe dont une Lexus blindée à un milllion de $ pour la route, un nouveau palais présidentiel de 24 étages avec piste pour hélicoptère, une villa fortifiée, le bolivarien Evo Morales ne s'est refusé aucun des attributs du pouvoir gratifiant les pays développés ou richement dotés en ressources énergétiques, innovant sur ses prédecesseurs d'origine coloniale ou immigrée comme Hugo Banzer ou Alberto Fujimori.

Le jet présidentiel s'avérait si pratique pour assister discrètement à trois coupes du monde en l'absence de participation de l'équipe nationale, alors que la Chine finance généreusement des infrastructures aéroportuaires au fin fond d'une région productrice de coca, comment résister à des financements notoirement sans contraintes d'ordre éthique ?

Des accusations persistent de participation à grande échelle au trafic de cocaìne avec la complicité de cartels mexicains comme celui de Sinaloa qui rapporteraient de l'ordre de 240 millions par an. Accusations émanant principalement de la DEA étatsunienne comme des rangs de l'opposition politique.

A priori ce train de vie correspondrait aux fastes de l'argent facile que génère le trafic de cocaïne à grande échelle, auquel cas d'autres bénéficiaires ne manqueraient pas de se signaler, or il est surtout question de producteurs de coca, non de pâte base. De plus la concurrence pour l'accès au marché étatsunien se répartie entre une demi-douzaine de pays producteurs plus anciennement intégrés dans le trafic, notamment la Colombie. La Bolivie offrirait, selon les opposants à Morales un coût divisé par deux , une sécurité sans équivalent des expéditions sans compter des ouvrages aéroportuaires dispendieux financés et réalisés par la Chine dans la région du Chiaparé productrice de l'écrasante majorité du coca de Bolivie.  

L'origine des dépenses somptuaires présidentielles de Morales reste cependant à confirmer, soit le surplus d'une gestion saine, des commissions occultes sur l'extraction minière, des marchés publics avec la Chine, ou encore le trafic de cocaïne .

Gageons que si cette origine s'avère frauduleuse, le nouvel occupant du Palacio Qemado de La Paz ne manquera pas de le faire savoir.

mardi 19 novembre 2019

Le bilan de Evo Morales en Bolivie

Le Président de la Bolivie après 14 ans au pouvoir a jugulé l'inflation et obtenu le plus haut taux de croissance du PIB de la région dans 6 des 10 dernières années. Ainsi le taux d'inflation en 2018  s'élève à 1,6 % et le taux de croissance du PIB à 4,9 % dans une région continentale où son voisin le Vénézuéla atteint une inflation de 1,7 million % en 2018 et 1519 %  dans les 7 premiers mois de 2019, l'Argentine atteignant les 50% , l'Equateur esquivant l'épreuve en dollarisant. Le PIB par habitant fut doublé mais l'économie n'est pas sortie de sa dépendance à l'extractivisme bien au contraire, la Chine détenant 80 % de sa dette.

Dans un contexte où les sanctions étatsuniennes contre le Vénézuéla destabilisent l'Amérique du Sud, Morales à commis l'erreur d'ignorer le résultat contraire d'un référendum qu'il availt lui-même convoqué, mobilisant ses adversaires politiques. En plus de ses enemis jurés les latifundistes créoles il s'est attiré les foudres d'une partie de l'électorat d'origine indigène en livrant leurs terres ancestrales à l'exploitation par des compagnies minières chinoises.

En contournant la limite du nombre de mandats présidentiels, Morales a enragé ses adversaires qui ont répondu en semant le chaos pendant les élections, brûlant des bureaux de votes et des maisons de candidats. L'armée s'est sentie obligée de demander la démission du Président pour éviter que la situation ne dégènère ce que Morales n'a pas tardé à consentir.

Le Vénézuela dénonce un coup d'ètat téléguidé par Washington en évoquant la complicité de la diaspora bolivienne aux E.U.A.  La perte de son allié se voit compensée par le retour de l'Argentine dans le camp progressiste accompagné du basculement du Chili de Piñeda en proie aux manifestations les plus importantes depuis l'ère de Salvador Allende. Le tout sur fond de déforetation de l'Amazonie  en croissance annuelle de 30 %.

Les E.U.A. chercchent visiblement à évincer du continent ses rivaux du pacte de Shanghaï se manifestant par l'armement russe, les articles de bazar et les infrastructures chinois conquérant un par un les marchés quelque peu délaissés d'Amérique Latine en échange de ses matières premières agricoles ou minières.

le président Trump se voit dépassé par l'ampleur de la tâche et il y a de quoi: contenir léconomie chinoise, maintenir la pression sur la Russie et son armement, sécuriser Israel, stabiliser le moyen-orient, maintenir la vassalisation de l'Europe, l'équibibre en extrême-orient, conuérir les marchés africains, développer l'Antartique. Tout en se libérant des tentatives de déstabilitation judiciaire, pour un nouveau venu en politique, chapeau l'artiste!

samedi 9 novembre 2019

Konrad Schreiber - Les sols vivants


Le cycle du sol

Constat: dans un sol recouvert et non travaillé, les plantes croissent sans aucune aide: "ça pousse tout seul".
 
Dans un sol à restaurer on plante d'abord des végétaux précurseurs, ambroisie ou chénopode, la deuxième année le chiendent. La plante va recouvrir le sol de paille et de bois qui viennent nourrir la biodiversité du sol tout en revêtant une couleur noire due aux bactéries. Ces déchets nourrissent les vers de terre dont les excréments à leur tour nourrissent des bactéries qui en extraient les minéraux N P, K que viennent pomper les racines des plantes.

On produit autant de végétaux à partir de 20 t de paille et bois que 200 unités d'amo-nitrate.

Obtenir les 20 t de paille pour nourrir le sol.
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Une culture céréalière ou légumineuse du sol rend 70% en surface et 30% enfouie alors qu'une prairie rend 40% en surface le reste en racines et rhyzo-déposition.

Pour nourrir la faunes épigée et hypogée, vaches et habitants du sol, on recherche la combinaison optimale de flore.

 En plus des 14 t de maïs ensilage et ses six tonnes de racines  , on cultive deux récoltes par an, le méteil riche en légumineuses, idée reprise des agriculteurs bio , on change les mélanges, on met de la génétique pour obtenir 8 t de matière seche , puis le maïs grain à 8 t qui vont laisser les 15-16 t sur le sol, soit avec la paille et les racines du mais ensilage on obtient 20 t pour régénérer le sol.
On a fait pousser 20 t de mais , 8 t de méteil , 8 t de maïs grain pour obtenir 14 t de mais ensilage, en maintenant la fertilité du sol.

Il faut nourrir le sol avec une ration équilibrée, carbone en automne , azote et sucre au printemps

 Corolaire: puisque "ça pousse tout seul", on n'a plus besoin de fumier.

Le fumier alimente les bactéries , il augmente la minéralisation du sol. Le vers de terre ne mange pas le fumier ( vers de compost ). Quand le fumier s'épuise les bactéries s'attaquent à la matière organique et minéralisent l'humus au détriment de  la fertilité du sol.  La fertilisation a diminué les rendements de 4 à 1 au cours des 50 années de révolution verte qui a entrainé la déplétion du stock de matière organique dans le sol. La fertilisation par les engrais augmente le rendement temporairement si on ne reconstitue pas le stock organique du sol.

Pour reconstituer le stock de matière organique dans le sol, il faut nourrir de paille et de bois les vers de terre et champignons.

Il faut donc du fumier et de la paille , la fertilisation permet de  dégrader le sol.
De la paille fraiche pour la fertilisation en matière organique et de l'engrais pour la minéralisation et la reconstitution de l'humus. Résultat: les rendements doublent de manière soutenable.

Fertilité organo-biologique plus fertilisation
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On s'est rendu compte qu'on pouvait se passser de minéralisation à condition de fertiliser à raison de 20 t de marière fraîche par hectare et par an à l'instar du marnage d'antan.

Dans les vignes et les vergers pour arriver à 20 t il y a du travail.

Le travail du sol s'avère le pire enemi de la biodiversité et l'environnement.
On détruit la biodiversité par les outils de défrichage, non pas par la chimie. Le travail du sol c'est Verdun, le croissant fertile ne l'est plus à cause du travail du sol.

Il faut au minimum 5 ans pour rattrapper un sol avec de la fertilisation et de la nutrition, certains systèmes possiblement jamais. Pour les légumes il n'y a pas la possibilité de pailler puisqu'on consomme quasiment toute la plante.

Le projet de rémédiation des sols en France s'étale sur 30 ans.

Le compost n'est pas un produit qui améliore la qualité des sols, c'est un fertilisant. Il n'améliore pas la structure physique du sol, de même pour l'herbe, engrais vert, Par contre la paille améliore le sol, plus de fuite ni d'érosion, de même les copeaux de bois, la sciure pour de meilleurs résultats.

Un sol sans biologie se détruit irrémédiablement et pollue par perte de substance.

Les paysans perdent leur capital terrenal par leur pratique néfaste de ne pas couvrir leur sol.

Un paysage fertile doit être vert, la terre fertile noire, la fertilité se voit. La plante construit le sol.
Galerie de vers de terre, porosité, mtière organique stable, glomaline, argile, limon, sable, complexe argilo-humique. Tout le temps une plante doit pousser sur la terre, Les outils détruisent le sol, ils sont contre-productifs.  L'embouchure de l'Adour montre l'oeuvre de l'érosion dans la séparation nette de ses eaux boueuses par eutrophysation et l'océan.

Un sol travaillé produit un limon qui se désagrège dans l'eau et la pollue, contrairement au sol non travaillé et remédié. Les matières en suspension dans un réservoir d'eau l'obligent à le vider car il n'exise pas de filtre efficace.

Le programme Agreau Juin 2016 de l'agence Adour-Garonne consistant à couvrir en permanence les sols agricoles à l'aide d'agro-foresterie. Couverture horizontale et verticale sont complémentaires.

En moyenne un agriculteur du Midi-Pyrénnées laisse nu son sol 150 j par an contre 20 j pour une culture couverte. Indice de passage d'outil 1.6 en conventionnel contre 0.1 en semis sous couvert végétal. On passe un rouleau pour coucher le couvert végétal.

Pour tuer une plante pas besoin de phyto-sanitaire: on la laisse fleurir, on sème, puis on la couche et elle meurt. Pour les dicotylédones on sème après le coucher de la plante fleurie car elles ne savent pas passer au travers du couvert.
Aujourd'hui on sème le blé à la volée avec l'épandeur à engrais et on roule par-dessus.
Le paillage capte le millimètre de rosée puis la graine éclot. Le broyage fin de la plante laisse évaporer les sucs, il doit être grossier. Cela xoncerne les agriculteurs bio et non bio.

Les rendements sont au moins égaux au conventionnel sauf pour le tournesol pas encore maitrisé.
Le tournesol plante attirant les ravageurs mais aimant les associations comme le fenurec ou l'orge d'hivers qui permettent de le sauvegarder, par exemple l'orge d'hivers écarte les ravageurs puis meurt car à contre-cycle.

Engrais azote sans K ni P. Moins 40% d'eau pour le maïs. O.5 h / T.E.P. en conventionnel contre 0.3 h / TEP en couvert. Soit 1 t pétrole consommé pour 6.6 TEP produites en conventionnel contre 8.2 TEP en couvert.

Bilan carbone du sol:
l'érosion recouvre la pauvreté organique à 18%. On voit arriver les roches  mères blanches en conventionnel. On y perd 300 kg de carbone / h / an, contre un gain de 600 kg en semis sous .couvert, ce puit de carbone permet de gagner une t d'humus / h / an.

150j sol nu/an: -300kg carbone restitué 1, fertilisant, alimentaire
20j                    +600kg carbone 3, energie renouvelable, fertilisant, alimentaire
20j +arbres       +1300kg carbone, carbone 4, carnone stoclé,etc
Peuplier: rentable 15 ans

Bilan azote:
conventionnel                              couvert
+62 bilan fertliisation UN/ha      +51
+30 minéralisation UN/ha           -60
+92 risque lessivage consolidé   -09

Stocker du carbone minimise le risque environnnemental lié à la fertilisation
Séquestrer du carbone permet de dépolluer l'eau.
Emission 180 kg C / 130 kg C couvert.
Plus d'eau dans la parcelle couverte

Adaptation des grands principes au pédo-climat. On commence à semer des trèfles dans le blé en phase de transition. Couvert végétal à forte bio-masse, avec du bois. Recherche de la porosité organo-biologique.

Maraîchage: pas de ration du sol, source exogène de carbone, requiert de l'agro-foresterie, arbre tétard pour amender le sol. Au printemps toutes les plantes ont besoin d'azote. Mettre du bois en automne. Automne carbone dans les feuilles mortes. pas de faim d'azote avec du carbone. 7 un N  10 un Ca, 7-10  un K, 4 un P. Biochar_ charbon actif, micro-poreux tensio-actif, ration en C soluble, engrais vert pour capter N de l'air. Terra preta d'Amazonie avec du pétrole. Bois dense en énergie. 1g d'argile 800m2 carré d'échange.Fermentation anaérobie acide., résine acide, racine acide.

Outil de protection de l'environnement, la biodiversité est un outil de production gratuit.
Sol vivant, biologie facteur de production de demain.  Obligé de recycler , change l'industrie, épinard pour produire de l'énergie.

La France la plus en avance en Europe en agro-écologie.













 



                         






mercredi 9 octobre 2019

La courbe en éléphant


La courbe de l'économiste étatsunien Milanovic représente le taux de croissance des revenus des ménages par percentile de revenu global en 2018.

La croissance des revenus des classes moyennes des payx développés se transfère vers celle des pays en voie de développement tandis que celle des plus hauts revenus globaux ne faiblit pas. Plus on est riche, plus les revenus augmentent vite.

Comme si les milliardaires du monde s'étaient donnés la main tandis que les classes moyennes se rapprochaient suite àu transfert de l'appareil industriel et la réplication du modèle de société des pays développés vers les pays en voie de développement.

De surcroit l'inéquité des revenus augmente aux E.U.A. où 0.1% des plus riches détiennent autant que les 90% les plus pauvres dont la part de gateau a baissé de près de 30% depuis les années 80 . De même en Chine à la différence que les milliardaires ont tendance à abandonner le bateau comme des rats.


dimanche 29 septembre 2019

L'ogre chinois

On s'intéresse à la longévité au pouvoir du PCC, basé sur un quadrillage de plus en plus serré de la population, à grand renfort d'écrans, de caméras , d'ordiphones, de camps de rééducation tout cela à raison d'un membre du Parti pour quinze habitants. On s'émerveille du grand bond en avant du pouvoir d'achat et des droits puisque précédemment le Parti avait son mot à dire jusque dans le choix du conjoint. De la Chine on ausculte le taux de croissance, la production d'électricité, celle du ciment, l'extraction des terres rares puisque ces trente dernières années les pays développés y ont transféré leurs technologies moyennant une main d'oeuvre taillable et corvéable à merci, pas de contrainte sociale ni environnementale et la perspective d'un relais de croissance Une fois l'appareil industriel occidental répliqué sur le territoire - chimie, énergie, mécanique, électronique, transports et bâtiment - le Parti n'a eut qu'à remonter le curseur graduellement pour améliorer le niveau de vie, concurrencer les firmes dans leur pays d'origine jusqu'à leur rafler les nouveaux relais de croissance dans les pays en voie de développement.

La Chine a répliqué jusqu'au modèle de croissance colonialiste exemplarisé par le Japon: l'implantation des industries extractives à l'extérieur et le développement des manufactures à l'intérieur. En termes d'échange cela signifie vos ressources naturelles contre mes produits manufacturés, vos forêts, vos ressources halieutiques, vos terres, votre faune, votre énergie fossile, votre production agricole contre mes produits manufacturés moins chers que les produits occidentaux quoique de moindre qualité, dans les secteurs du textile, équipement domestique, informatique, bâtiment et travaux publics, télécommunications, bientôt électronique grand public, machines-outils, transport routier, maritime et aérien  si l'on n'y prends garde.

De préférence appliquée aux pays faiblement structurés politiquement comme le Zimbabwé ou le Cameroun, fragilisés comme la Serbie ou la Grèce, rares sont les pays qui échappent à la main mise industrielle de la Chine, jusqu'aux îles perdues au fin fond du Pacifique mises à contribution pour parer aux velléités de Taiwan sur la scène internationale.

Le secteur formel chinois s'accompagne typiquement d'un secteur informel à base de trafic d'êtres humains d'opioïdes, d'industries extractives clandestines, de contrebande, d'évasion fiscale d'autant plus intense que la proie s'avère fragile, illustré par le démantèlement récent au Kénia d'un réseau dirigé par une ressortissante chinoise de contrebande d'espèces animales protégées.

Certes on pense que ce trafic s'arrêtera à la prochaine crise pétrolière multipliant le prix par quatre, qu'à cela ne tienne , plusieurs solutions de remplacement se trouvent déjà dans les tuyaux, moteurs électriques à hydrogène, hydrocarbures à base d'eau de mer et dioxyde de carbone dissout, filière nucléaire au thorium, centrales nucléaires à surgénération, centrales solaires, on n'en voit pas le bout.

En fin de compte le cycle production-consommation mondial dépend de la résistance du système écologique dont dépend tout système économique à l'évidence.  D'où la théorie en vogue de l'effondrement, sauf qu'il peut survenir bien avant l'épuisement des ressources, à l'image du cancer par accumulation de déchets dans la cellule l'empêchant d'accéder au dioxygène et mise en mode fermentation en consommant des graisses pour se multiplier afin de pallier leur raréfaction, l'accumulation des déchets industriels en raison directe de leur production peut gripper prématurément la machine. On le constate de manière flagrante avec la mer de plastique.

Quand au dioxyde de carbone, il se régule par les cyanobactéries de l'océan, responsables de la teneur actuelle de l'air, encore faut-il que le plastique ne vienne pas entraver leur métabolisme.

A ogre occidental, ogre et demi chinois ou la bataille des ogres.

Un quart de familles monoparentales, la rançon de l'état-providence

Lors  dés ébats sur les nouvelles manières de naître, PMA GPA, on rappelle qu'en1900  une française sur quatre n'enfantait pas contre une sur dix à partir des années 1950 mais aujourd'hui un autre fléau fait irruption puisqu'une famille sur quatre se révèle monoparentale. Le quart de femmes infertiles en 1900 ne le sont largement plus grâce aux progrès de l'hygiène, la médecine et les allocations à gogo mais elles restent incapables d'une vie de couple puisqu'à l'époque les couples infertiles ne tardaient pas à divorcer.

La ministre des Solidarités et de la Santé  soutient qu'il n'y a aucune différence entre leurs enfants et ceux des familles de couples. Voire, nous ne sommes plus au moyen-age mais à cette époque un prisonier sélectionné pouvait se libérer de sa peine à condition de se marier avec une mère sans mari qui l'aurait choisi, ce qui sous-entend que la progéniture et la mère gagnerait à l'opération.

On a déjà remarqué la relation directe entre taux d'allocations, taux de familles monoparentales et misère crasse aux E.U.A.  On refait la même erreur ici, normal, l'état providence reste le péché mignon du socialaud-communistes,  manière d'acheter les élections, miel de l'immigration économique en relation tout aussi directe avec le taux d'allocations.
 
En baissant ce taux d'allocations on fait d'une pierre plus de deux coups sur les taux de familles monoparentales,  de misère et d'immigration, sans compter le déficit budgétaire et la dette. Voilà ce qui s'appelle un effet de levier.

vendredi 27 septembre 2019

Chirac, M. Regroupement Familial

En 1974 VGE nomme Chirac à Matignon en remerciement de l'avoir aidé à gagner les élections contre Mitterrand.
En 1975 la loi Veil de dépénalisation de l'avortement esr votée.
En 1976 le décret de regroupement familial est signé par Chirac puis il démissionne de Matignon à la sstupeur générale sous prétexte de n'avoir plus les moyens de sa politique alors que le pays se remet à peine de l'embargo pétrolier de 1973 qui l'a obligé à sortir du serpent monétaire. Dans la foulée il refonde l'UDR gaulliste en RPR.
En 1977 il se fait élire premier Maire de Paris au suffrage universel.
En 1978 il signe l'appel de Cochin qualifiant l'UDF de VGE de Parti de l'Etranger. La guerre des chefs commence à droite se soldant par la perte des élections de 1981.
En 1986 son parti gagne les législatives, il se nomme à Matignon et entame le détricottage du labeur de cubanisation des socialaud-communistes sans aller jusqu'à abroger l'abrogation de Badinter pour perdre aussitôt l'élection présidentielle de 1988.
Il essuie des critiques internes au RPR mais parvient à rester à sa tête en 1990.
En 1993 le RPR remporte de nouveau les législatives , Edouard Balladure s'installe à Matignon.
En 1995 Chirac remporte l'élection pésidentielle avec Balladur comme adversaire au premier tour, il termine les essais nucléaires en Polynésie, se rapproche de l'OTAN et signe à l'Elysée les accords de Dayton négociés aux E.U.A. achevant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Il est obligé d'abandonner le projet impopulaire de réforme des retraites du secteur public. Il lance une politique d'austérité pour préparer la conversion du Franc à l'Euro. Il réforme le service militaire obligatoire, en 1997 après la dissolution l'appel sous les drapeaux est suspendu, le service militaire volontaire s'établi en 2002. Il reconnait la responsabilité de la France dans la déportation des juifs sous Vichy.
En 1997 devant l'hostilité il dissout l'Assemblée Nationale et perd les législatives. Il se voit obligé de nommer Jospin à Matignon qui ferme le réacteur à surgénération Superphénix, une technologie d'avenir, pour la  bagatelle de 10 Mds de francs à la poubelle.
En 2002 malgré une opposition interne menée par Sarkozy, Séguin, Jolliot-Curie, il remporte de manière écrasante l'élection présidentielle contre J-M. Lepen, nomme Raffarin à Matignon qui réforme les 35 heures, les retraites et la sécurité sociale. Il soutient l'invasion de l'Afghanistan après les attentats de 2001 aux E.U.A. mais refuse de participer à la deuxième guerre d'Irak en 2003.
Pour défendre la laïcité, il fait voter une loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école.
En 2005 Il perd le référendum sur le projet de constitution européenne qu'il a organisé. Il subit une attaque vasculaie cérébrale , il décrète l'état d'urgence contre les émeutes de banlieue.

Il commence sa carrière de dirigeant politique avec le regroupement familial et la dépénalisation de l'avortement pour l'achever 30 ans plus tard en décrétant l'état d'urgence contre les émeutes de banlieue, ce qui résume son bilan.  On lui doit la tiers-mondialisation, l'islamisation et l'hivers démographique dont on n'est pas sorti 12 ans après son départ et 40 ans après la promulgation de ces deux mesures funestes. Qui sème le vent récolte la tempête, tout le portrait de Chirac, le diviseur intempestif.

Le désastre de l'agriculture française devenue importatrice nette, dépendante de la chimie et des subventions  , dont il se targuait d'être le protecteur, s'avère largement un passif supplémentaire.



lundi 23 septembre 2019

Pourquoi le blé nuit à votre santé (Wheat Belly) de W. R. Davis 2011 et The China Study dirigé par T.C. Campbell

En 2011 il y eut tout d'un coup deux ouvrages de médecins étatsuniens dénonçant pour la première fois, en tout cas dans leur pays, les effets néfastes du blé sur le cerveau et la santé en général, celui de W. R. Davis et celui de D. Perlmutter, Brain Drain.

En Europe des historiens attribuait déjà l'imagination débordante de la mythologie de l'Egypte des pharaons à la consommation de blé comme céreale de la famille du pavot, une opiacée. Par contre les médecins égyptiens tout comme Hypocrate étaient loin de se douter que l'origine de maint des maux de leurs semblables s'attribuerait désormais à leur met de prédilection.

Il y a matière à rapprocher cet ouvrage de ceux du médecin et nutritioniste étatsunien T. Colin Campbell le directeur du projet China-Cornell-Oxford, The China Study,  qui mit en évidence la relation directe entre l'ingestion d'aliments d'origine animale et l'apparition de maladies graves de toute sorte.

L'intérêt réside dans le constat que deux préconisations de régimes alimentaires mutuellement exclusifs s'avèrent valides, permettent incidemment de déterminer  le pire des régimes, à défaut de permettre de trancher lequel s'avère le plus bénéfique. Sans oublier que leurs efforts se voient réduits à néant si l'on introduit comme variable supplémentaire la cadence des repas, car à raison de un repas par jour, le système immunitaire à encore le temps de faire le ménage.

L'argument principal de Campbell tient dans les dommages aux cellules endothéliales de l'intestin causés par les nutriments animaux, entrainant la perte d'élasticité des artères  et leur obstruction subséquemment. Pour lui l'alimentation issue d'animaux constitue le plus grave danger pour la santé.

Celui de Davis tient dans la production de petits HDL par la digestion de cérérales notamment le blé, particules qui mettent sept jours à disparaître du corps et viennent obstruer les artères. Pour lui l'alimentation issue de grains de blé non germés constitue le plus grave danger.

Si leurs propositions s'avèrent vraies  tout en s'excluant mutuellement c'est qu'il leur a échappé sans doute que seule la conjonction des deux aliments interdits s'avère particulièrement néfaste, car en occident comme Chine l'ingestion de produit animaux s'acompagne de manière écrasante de blé sous forme de pain ou pâtes, avec hamburgers et pizzas omme exemples édifiants.

Autrement dit pour obtruer une artère il faut à la fois qu'elle ait perdu son élasticité et gagner des petits HDL

Le constat vaut aussi pour les maladies autres que cardio-vasculaires comme celles affectant le psychisme ainsi la schizophrénie, avec l'effet agravant du blé comme inhibiteur de satiété qui entraine l'addiction, se guérit en quelques semaines de sevrage.

Au-delà du problème nutritionnel dénoncé l'ouvrage reste d'actualité en ces temps de transition écologique qui mettent en cause à la fois l'excès d'alimentation humaine d'origine animale et la culture intensive des cérérales comme le blé.



vendredi 20 septembre 2019

Le culte de la technologie, nouveau culte du veau d'or

Avec son Grand Prêtre Bill Gates , tel un pasteur évangéliste recourant à la Bible pour garnir son compte en banque, cherchant à bercer les foules de l'illusion que la technologie les délivrera du mal, moyennant le versement d'une rente sous forme de souscription à un service de télécommmunication et l'achat d'un terminal.

Il a parqué les bénéfices de sa sociètè de logiciels dans une fondation qui échappe à l'impôt et investit dans le pétrole, la chimie, la pharmacie  bref les secteurs industriels bénéficiaires. Tout cela afin d'en dépenser les revenus dans des programmes d'aide au tiers-monde, notamment l'Afrique, assurant parallellement la promotion des industries où il investit, ruinant les ressources naturelles des bénéficiaires. Par exemple , le couple agro-alimentaire et agro-chimie de préférence à l'agriculture écologique, les vaccins de préférence au développement de remèdes traditionnels à l'efficacité prouvée accompagnée de la gestion de l'eau.

Derrière le culte de la technologie se cachent les intérêts des industriels, tels ces développeurs sans scrupules de ferme-usines, ces Auschwitz animaux, prétendant faire passer leur outil de production pour de la science et technologie.



lundi 16 septembre 2019

Mugabé, un des pires dictateurs sanguinaires et corrompus d'Afrique

Décédé à un age avancé en exil à Singapour, il maintenait une démocratie d'apparat qui l'a sauvé d'une intervention militaire étrangère.

Depuis Counterpunch

Une version antérieure de cet article est parue dans Politics Web (Johannesburg, SA)

VO https://www.politicsweb.co.za/opinion/zanupfs-fearsome-reign

Traduction Google révisée par votre serviteur


Le règne effrayant du Zanu-PF: 40 ans de terreur


Les élections d'indépendance des 27 et 29 mars 1980 ont vu s'affronter deux principaux partis: le ZANU-PF a remporté 57 des 80 sièges du scrutin commun et 63% des suffrages exprimés. et le PF-ZAPU dirigé par Joshua Nkomo a remporté 20 sièges et 24% des voix. Il était clair que le ZANU-PF contrôlait les guérillas du ZANLA dont «la présence se faisait sentir dans plus des deux tiers du pays», principalement dans les régions de langue shona, et il ne faisait aucun doute que «la paix signifiait une victoire du ZANU-PF». [1] Le taux de participation était énorme, soit 91% des électeurs éligibles. Mais la participation est tombée à 54% en 1990, le ZANU-PF ayant englouti le ZAPU après décembre 1987 et est tombée à 31% en 1996. [2] Sous le ZANU-PF et Robert Mugabe, un despotisme profond et routinier avait été introduit, d'une gravité presque sans précédent. La lutte de libération avait été sévère, mais les morts et les destructions subies au cours des quatre décennies suivantes étaient implacables: les principales stèles funéraires jalonnant le parcours étaient le Gukurahundi ou la 5e brigade ; les expropriations de fermes; la guerre au Congo; l'opération Murambatsvima; les élections de 2008 et le "politicide" contre le parti MDC; enfin les diamants de Marange. Chaque stèle  sera considérée à tour de rôle. Robert Mugabe est parti, mais la ZANU-PF et l'armée restent. Le nouveau Zimbabwe n'est pas au coin de la rue.

1981 Gukurahundi, la 5e brigade financée par la Corée du Nord 


Lors d'un rassemblement du parti au pouvoir dans le nord-est du Mashonaland à la fin du mois d'août 1981, le Premier ministre Mugabe a annoncé que la Corée du Nord avait donné 12 millions de dollars américains au Zimbabwe pour créer et former une nouvelle brigade de l'armée nationale. Il a déclaré qu'il se méfiait des personnes qui n'avaient pas rejoint la ZANU-PF, ni assisté à ses réunions, "le parti responsable de l'indépendance et de la liberté du Zimbabwe" [3]. L'imposant défilé de la Cinquième Brigade a eu lieu en décembre 1982, lorsque Mugabe a remis le drapeau de la brigade orné du Gukurahundi («la pluie qui souffle la balle avant les pluies de printemps») au colonel Perence Shiri, premier commandant de la 5e brigade. En demandant à la brigade "de labourer et de reconstruire", le Premier ministre a déclaré qu'ils étaient prêts pour un déploiement immédiat: quelques jours plus tard, l'unité est arrivée à Matabeleland North [4].

Peu après, la 5e brigade dirigées par Shiri était «responsable de meurtres de masse, de passages à tabac et de l'incendie de propriétés dans les zones résidentielles du nord de Matabeleland, où vivaient des centaines de milliers de sympathisants du ZAPU». et leur impact sur tous était «choquant». En six semaines, plus de 2 000 civils étaient morts et des milliers de personnes furent battues. La plupart des morts furent tués lors d'exécutions publiques. On déplora le plus grand nombre de morts dans un seul incident à Lupane, où 62 hommes et femmes furent abattus sur les rives de la rivière Cewale le 5 mars. Une fillette de quinze ans était de ce nombre et témoigna qu '"ils m'ont battue avec un gros bâton ... sur tout le corps ... Nous avons tous été alignés et fusillés par la Cinquième Brigade. Par chance, sept d'entre nous ont survécu aux blessures par balle. On m'a tiré dans la cuisse gauche… [5]

En février 1983, le nord du Matabeleland Sud subit l’assaut. Les civils empruntant la principale route reliant Bulawayo à Plumtree étaient particulièrement vulnérables: dans plusieurs incidents recensés, «des personnes furent emmenées dans des bus à des barrages routiers et ne sont plus jamais revues». En février 1984, le nombre de passages à tabac massifs systématiques révélait le poids de la campagne. et les détentions de masse durérent plusieurs mois. Outre les abus commis par la 5e brigade, le CCJP a noté ici une «incidence beaucoup plus élevée» d'abus perpétrés par l'Organisation centrale du renseignement (CIO). [6]

Le camp de Bhalagwe dans le district de Matobo est devenu le centre de détentions massives de personnes en février 1984. Les détenus ont par la suite confirmé que 136 personnes étaient détenues dans des hangars de 12 mètres sur 6. Il n'y avait pas de lits et l'espace au sol était si limité que les gens devaient rester allongés l'un contre l'autre. Le 7 février de la même année, le nombre total de détenus était de 1 856 personnes, dont 1 000 hommes et 856 femmes. La capacité de rétention de Bhalagwe aurait été «vaste», peut-être 5 000 personnes à la fois. Les prisonniers venaient de partout dans le Matabeleland et les villageois ne connaissaient que quelques-uns de leurs compagnons de détention. Quand une personne décédait en détention, "probablement personne ne saurait le nom de cette personne" [9].

Du 10 au 14 janvier 1984, le gouvernement a nommé une commission d'enquête sur Chihambakwe qui s'est réunie à Bulawayo pour entendre les dépositions de témoins faisant état d'événements survenus entre décembre 1982 et mars 1983. Le comité ne s'attendait qu'à une poignée de témoins, mais a été «confronté à des centaines». De brèves audiences ont eu lieu en janvier et en mars, puis n’ont plus été tenues. En novembre 1985, Emmerson Mnangagwa, qualifié de chef des services de sécurité, a annoncé que le rapport de la commission d'enquête ne serait pas rendu public.

Phimister et d’autres affirment que le nombre actuel de dissidents était exagéré et note que la 5e brigade était presque exclusivement utilisée pour réprimer la population rurale et non pour se battre. Les estimations varient, mais environ 20 000 personnes avaient été tuées lorsque la 5e brigade s'est retirée en 1986. Des centaines de milliers d'autres ont probablement été torturées, agressées, violées ou leurs biens détruits. [10] Danny Stannard, membre de la sécurité rhodésienne et CIO, estime qu '«entre 30 000 et 50 000 personnes sont mortes». [11]

La Grande-Bretagne était en grande partie indifférente aux événements de Matabeland. La fuite vers l'exil de Joshua Nkomo en mars 1983, à la suite d'une attaque de sa maison de Bulawayo par la 5e brigade, a amené Westminster à s'embarrasser de l'accueillir tout en proclamant la normalité et en apaisant Mugabe. En août de la même année, la Grande-Bretagne accepta de "recycler" les officiers de la 5e Brigade. Le secrétaire aux Affaires étrangères, Francis Pym, expliqua qu'il s'agissait d'une "situation difficile à gérer pour M. Mugabe". Le président Ronald Reagan a estimé que le Zimbabwe était éligible à recevoir l'aide militaire des États-Unis en décembre 1982. Mgr Desmond Tutu était presque seul en Afrique dans sa critique de Mugabe.

Le référendum de l'an 2000 et l'expropriation des fermes agricoles


Le référendum constitutionnel des 12 et 13 février 2000 aurait accru les pouvoirs exécutifs du président, en lui accordant dix ans de plus, et en autorisant l’acquisition forcée de terres agricoles sans compensation. La majorité de l'électorat a totalement boycotté le référendum - seulement 1,3 million d'électeurs sur un total de 5 millions d'électeurs ont voté, et 55% ont répondu «Non». Les Blancs représentant moins de 1% de la population, c’est «les banlieues noires de Harare et de Bulawayo» qui ont fait basculer le vote. L’inflation dépassait déjà les 60%, 70% de la population vivait dans une pauvreté extrême, le carburant manquait et Mugabe avait entamé ce qui allait bientôt être un déploiement profondément impopulaire de troupes zimbabwéennes pour soutenir le président du Congo, Laurent Kabila. [12]

Au début de 1994, le gouvernement avait mis en place un soi-disant programme de redistribution des terres qui, selon Robert Drew, "bénéficiait à une nouvelle élite puissante", en particulier des officiers supérieurs de l'armée, de la force aérienne, de la police et du DSI: à présent, Air Marshal Perence Shiri, par exemple, avait acquis une ferme de 2 800 hectares. L’invasion de fermes commerciales a commencé trois jours seulement après le référendum perdu, le 16 février, dans la province de Masvingo, sous l’autorité de soi-disant anciens combattants. Comptant entre 50 000 et 70 000 personnes, elles avaient été organisées et promues par le président. En novembre 1997, ils ont reçu d'importants émoluments: une somme forfaitaire de 50 000 ZZD, plus une pension mensuelle de 2 000 ZZD à chaque ancien combattant. Cela représentait une dépense de quelque 4,5 milliards de dollars zimbabwéens. À la mi-mars, plus de 500 fermes étaient occupées et en novembre, 1 700 avaient été saisies [13].

À l’occasion du 20e anniversaire de l’indépendance du pays, le président Mugabe a qualifié les agriculteurs commerciaux blancs d’ennemis de l’État. Alors que les agressions contre les agriculteurs, les ouvriers agricoles et le nombre de morts ont augmenté à partir d’avril 2000, les ordonnances judiciaires de renvoi des occupants ont été ignorées par la police. Un nouveau parti d'opposition, le Mouvement pour le Changement Démocratique (MDC), a été formé avec le soutien des syndicats et de la société civile. Lorsque Nathan Shamuyarira, un loyaliste du gouvernement réputé, a déclaré que «la zone de violence est un domaine dans lequel la ZANU-PF a une histoire très forte, longue et fructueuse», il avait probablement à l'esprit le MDC et ses partisans. [14]

La création du MDC a été un développement hautement significatif. Il était intégralement issu du mouvement syndical, récemment galvanisé par le succès de l'organisation de deux grèves nationales l'année précédente, l'une portant sur la nourriture et l'autre sur les coûts financiers des anciens combattants. Son chef intérimaire était Morgan Tsvangirai, un mineur de nickel, membre exécutif du Syndicat des mineurs fusionnés et, depuis 1988, secrétaire général du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), représentant 500 000 travailleurs syndiqués. Il a également bénéficié du soutien d'églises, de femmes, d'étudiants, d'avocats et de groupes de défense des droits. Michael Hartnack a déclaré que le ZCTU avait montré qu’il avait «le plein appui de la quasi-totalité de la population noire urbaine d’environ 4 millions de personnes». [15] Le 11 septembre 1999, 20 000 personnes se sont présentées pour lancer le MDC.

C'était un nouveau type de parti possédant de fortes potentialités organisationnelles et démocratiques. Le thème de sa réunion inaugurale était que la situation des Zimbabwéens était moins bonne qu’en 1980 et que Mugabe et la ZANU-PF étaient des «pillards et des kleptocrates». Le manifeste du MDC promettait des réformes gouvernementales et économiques radicales, à commencer par le vaste système de favoritisme de Mugabe - la réduction du cabinet, qui comptait alors 51 membres, à 20 ministres. Tsvangirai était personnellement au courant de la propension du ZANU-PF à la violence, ayant failli échapper à la mort quand, en décembre 1997, sept personnes, supposées être des anciens combattants, ont fait irruption dans son bureau et l'ont attaqué sauvagement. Le changement a presque commencé aux élections législatives de juin 2000: 57 sièges sur 120 ont été remportés par le MDC, avec 49% des suffrages. L'Union Européenne a signalé une campagne systématique de violence sur plusieurs mois, au cours de laquelle 36 personnes ont été tuées [16].

Les pertes subies lors des saisies de terres ont été énormes et nombreuses. Comme indiqué dans le rapport de juin 2007 du Forum des ONG pour les droits de l'homme au Zimbabwe, «des violations généralisées des droits de l'homme ont été infligées à des agriculteurs blancs et à des ouvriers agricoles noirs par des agents du gouvernement [du président Mugabe]» lors des invasions de 2000 à 2005. «D'immenses pertes financières, 53 000 personnes ont été victimes d’agressions et de tortures entraînant des pertes catastrophiques de revenus, d’habitation, de services de santé, d’accès à une eau salubre et à un assainissement satisfaisant, pris en otage avec détention illégale et menaces de mort », a révélé leur enquête. Si l’on extrapole toutes les exploitations commerciales du pays, le nombre de personnes victimes d’abus au cours des saisies «pourrait dépasser le million». Les pertes financières totales subies par les agriculteurs blancs au cours de l’enquête ont été estimées à 368 millions de dollars US. Si l’on extrapole à l’ensemble du secteur de l’agriculture commerciale, le coût n’est pas inférieur à 8,4 milliards de dollars US. Les pertes subies par les ouvriers agricoles «mettaient leur vie en danger». Un pour cent des travailleurs et leurs familles étaient «décédés depuis la perte de leur emploi». Extrapolés à la population d’un million d’ouvriers agricoles et à leurs familles, «10 000 personnes auraient pu mourir après leur déplacement»: des preuves anecdotiques d’agriculteurs commerciaux, ont-ils noté, suggèrent un chiffre considérablement plus élevé. L’organisation des agriculteurs, Justice for Agriculture (JAG), a déclaré qu’environ un demi-million d’ouvriers agricoles et de personnes à leur charge ont péri de faim et de maladie au cours de la décennie suivante [17].

Les données de l’enquête ont clairement montré que tout cela était dû à une «appropriation organisée par une élite». Les anciens combattants et les membres du ZANU-PF 'étaient les plus nombreux, suivis de la police. Les autres auteurs importants étaient les membres du Parlement, les responsables du bureau du président et les gouverneurs de province': une liste détaillée a révélé 21 juges, 21 magistrats et 17 gouverneurs parmi les auteurs. Le Forum n'a trouvé aucune preuve de saisies spontanées et populaires, comme le gouvernement l'a répété à maintes reprises, mais a au contraire planifié et organisé des expropriations par des agents de l'État.

À la fin de 2005, près de 4 000 des 4 500 exploitants commerciaux d'origine avaient été expulsés de leurs fermes et «des centaines de milliers de travailleurs agricoles avaient perdu leur emploi et leur maison» [18]. Le rapport du Forum des ONG d’avril 2010 (Réforme agraire et droits de propriété au Zimbabwe) indiquait qu’au cours des huit années de violence, 1,3 million de travailleurs et leurs familles avaient été déplacés de leurs foyers. Sur un échantillon de 3 000 travailleurs déplacés, 26 avaient été tués, 11 violés et 1 600 agressés. En outre, la majorité (47,2%) «étaient des partisans du MDC». Ce soutien suggère une autre raison des agressions contre les ouvriers agricoles. Dans les trois provinces du Mashonaland, les travailleurs et leurs familles comptaient environ 600 000 personnes et le Syndicat général de l’agriculture et des plantations était actif dans ce pays. Les 600 000 formait un bloc électoral important. Le rapport de 2007 du Forum indiquait que «si leurs votes avaient été exprimés en faveur du MDC, ils auraient pu entraîner la défaite du ZANU-PF» dans trois régions importantes [19]. Le JAG a estimé que Mugabe voulait "briser" ce bloc électoral. [20]

Le rapport de 2010 notait également que le Zimbabwe avait été pendant de nombreuses années le grenier de l'Afrique. Avec des terres agricoles productives, il cultivait suffisamment pour sa propre population et exporter le surplus. Maintenant, il «dépendait des programmes d'aide alimentaire pour nourrir sa population» [21]. Mais en 2008, Mugabe et sa famille auraient acquis «au moins une douzaine» de fermes. [22]

1998 Intervention militaire au Congo


L’intrusion du Zimbabwe dans le Congo-Kinshasa a commencé en 1998, mais a été préfigurée en 1996, alors que le Président Mugabe aurait «donné» 55 millions de dollars américains pour financer la rébellion de Kabila contre Joseph Mobutu. Une organisation appelée Zimbabwe Defence Industries (ZDI) était généralement une entreprise publique dirigée par des chefs militaires à la retraite. Kabila aurait acheté leur soutien avec la promesse que leur intervention serait "autofinancée". Un déploiement initial de 6 000 hommes, comprenant des appareils Hawk, des avions de combat MiG 21 et des hélicoptères armés, a été décidé sur la seule décision du président Mugabe. Un sondage d’opinion commandé par des groupes locaux de défense des droits de l’homme en octobre a révélé que 70% des personnes s’opposaient à la guerre. Avant décembre, le nombre de soldats était passé à 13 000, tout comme le nombre croissant de soldats morts et blessés qui rentraient de nuit à la base aérienne de Thornhill. Les coûts des combats étaient également secrets, des estimations suggérant qu'ils se situaient entre un demi et un million de dollars par jour. En novembre, Harare a déclenché des émeutes contre le gouvernement. La foule a crié «No Go Congo!». À la fin de 1999, 164 soldats auraient été tués et plus de 400 blessés graves.

Comment et pourquoi le gouvernement Mugabe était au Congo a été suggéré par une organisation appelée Osleg, officiellement «l'unité commerciale» des Forces de défense zimbabwéennes: en réalité, elle était la propriété privée de quatre hommes, dont deux responsables de minerais, un autre secrétaire permanent du ministère de la Défense, et l'autre général Vitalis Zvinavashe, commandant de la ZDF et de l'opération au Congo. Osleg était fortement impliqué dans l'achat de diamants et d'or. Mugabe était au Congo pour piller ses ressources naturelles. À la fin de 2001, environ 16 000 soldats zimbabwéens étaient engagés et des sources réputées chiffraient les coûts à 27,7 millions de dollars par mois. [23]

Lors des élections législatives d’avril 2005, selon une tendance encore plus nette qu’en 2000, le ZANU-PF a perdu le contrôle des principaux centres urbains du pays. Malgré la violence et les systèmes électoraux truqués, il était indéniable que le MDC avait remporté les sept sièges parlementaires à Bulawayo et les 18 sièges de Harare sauf un. Ce qui a ensuite été un acte de «représailles» contre la majorité des citadins pauvres en zones urbaines par un parti au pouvoir "vitupératif". [24]

2005 Opération Murambatsvina


L’opération «Drive Out Rubbish» a démarré avec rapidité et férocité en mai. Anna Tibaijuka, l'envoyée spéciale de l'ONU, a rapidement précisé que «des centaines de milliers de femmes, d'hommes et d'enfants sont devenus des sans-abri, sans accès à de la nourriture, à de l'eau et à des installations sanitaires, ni à des soins de santé…» Tibaijuka a calculé que les personnes directement touchées par Murambatsvina étaient «700 000 personnes dans des villes du pays [qui] avaient perdu leur maison ou leur moyen de subsistance»: le nombre de personnes indirectement touchées dépassait 2,1 millions. La mission de l’ONU a estimé que «la population totale touchée directement et indirectement… [était] d’environ 2,4 millions de personnes.» Dans les zones urbaines, «plus des trois quarts de l’échantillon ont déclaré être touchés (76%), alors que moins de la moitié (44% ) a fait la même chose dans les zones rurales. "[26] L'opération OM a constitué une répression massive à l'égard des citadins pauvres. Compte tenu de l’évolution des votes en 2005 et du fait que «les gains pour le MDC ont été particulièrement marqués parmi les victimes de l’OM», Bratton et Masunungure ont estimé qu’il serait peu probable que «le ZANU-PF gagne sans une intimidation et une fraude massives» [27].

Le rapport de la mission d’enquête des Nations Unies contenait des détails révélateurs. L’OM a commencé le 19 mai 2005, à Harare, sans avertissement ou presque, et a rapidement évolué pour devenir une campagne nationale de démolition et d’expulsion menée par la police et l’armée, «avec indifférence face à la souffrance humaine». Le 25 mai, une opération militaire massive a affecté de nombreuses villes, ciblant les stands des vendeurs, les marchés aux puces et supposées structures de logement «illégales». 20 000 vendeurs dans le pays ont été arrêtés en une semaine. Cela impliquait également "le démantèlement au bulldozer, la destruction et l'incendie de structures abritant des milliers de citadins pauvres." Des personnes ont été forcées de démolir leurs propres bâtiments: "la police a battu des personnes qui ont offert de la résistance ou qui n'ont pas démoli leurs maisons rapidement." Des centaines de milliers de personnes «sont devenues sans abri et sans aucun moyen de subsistance viable». Au 7 juillet 2005, environ 570 000 personnes avaient perdu leur maison.

Les expulsions et les destructions avaient eu lieu au milieu de l'année scolaire et avaient gravement porté atteinte à l'enseignement primaire. Le Zimbabwe comptait 1,3 million d'orphelins et beaucoup étaient touchés par l'OM. «Beaucoup de femmes et de filles ont beaucoup souffert». Une femme de 44 ans vivait à la belle étoile avec ses quatre enfants à Mutare. Elle avait perdu sa maison et son travail de négoce de légumes. Mais elle ne retournerait pas dans une maison rurale, conformément aux instructions, car cela signifierait que ses enfants seraient obligés d'abandonner leurs études. Maintenant, ils dormaient tous sur les restes des fondations qui étaient autrefois leur domicile. Les températures nocturnes étaient d’environ 8 degrés et la famille devait se blottir autour d’un feu ouvert. Quelque 40 800 familles directement touchées par l'OM étaient dirigées par des femmes [28].

Murambatsvina se produisait dans le cadre d’une économie politique ravagée par les précédents attentats de l’État, qui les aggravaient encore. En septembre 2005, l’inflation atteignait 360% par an, le chômage environ 80% et près de 3 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire. Plus de 20% des adultes étaient infectés par le VIH / sida [29]. Le président Mugabe a promu de manière flagrante la répression violente de la dissidence. Il a déclaré le 29 mars 2007: «Bien sûr que [Morgan Tsvangarai] a été battu. Il le méritait… J'ai dit à la police de le battre souvent. »Onze jours plus tôt, le porte-parole du MDC et député MP Nelson Chamisa avait été agressé avec des barres de fer par huit hommes non identifiés dans la salle d'embarquement de l'aéroport international de Harare [30].

La plupart des gouvernements africains n’ont rien dit, "alors que certains ont même félicité le Zimbabwe" pour avoir soi-disant réussi à éliminer les taudis. Ndlovu a vu des indications que le gouvernement atteignait son "objectif de désorganisation de la population urbaine". Women of Zimbabwe Arise (WOZA) constitue une exception majeure. Le 18 juin 2007, elles ont défilé à Bulawayo pour souligner la Journée mondiale des réfugiés et ont demandé la fin de Murambatsvina. Elles s’appelaient elles-mêmes «réfugiées sans refuge», «vivant comme des oiseaux dans les arbres». [31

À la suite de Gukurahundi, des invasions de fermes et de Murambatsvina, certains observateurs ont perçu ces actions comme la détermination de Mugabe de supprimer les citadins pauvres et d’empêcher toute "révolte entre eux". Selon John Makumbe, Mugabe "veut gouverner sur un pays de paysans aux pieds nus qui ne demanderont rien de son gouvernement »[32].

Les élections de 2008 et le «politicide» contre le MDC


Au début de l'année, Tsvangirai a été sévèrement agressé par la police à Harare, qui l'a assommé, il a perdu conscience, s'est fracturé le crâne et a subit une importante hémorragie interne. Plusieurs autres membres du parti ont également été sévèrement battus. Au milieu de violences mais attirant une foule nombreuse dans sa campagne électorale, le vote lors des élections présidentielle et parlementaire combinées du 29 mars 2008 a permis à Tsvangirai de remporter 49,4% des voix, contre 41,8% pour Mugabe, selon les prévisions provisoires du réseau de soutien électoral du Zimbabwe , libéré le 3 avril. Le MDC s'était divisé sur une question tactique en 2005, mais la formation dirigée par Tsvangirai et le groupe dirigé par Arthur Mutambura avaient remporté une majorité combinée au parlement, soit 114 sur 210 sièges. Ce sont les résultats affichés dans les bureaux de vote, photographiés par le MDC et par des organismes tels que ZESN et largement diffusés. Bientôt, le MDC a affirmé après avoir voté que Tsvangirai avait remporté le premier rang avec 50,3%, et la Commission électorale (ZEC) a semblé reconnaître que le ZANU-PF avait perdu sa majorité parlementaire. [33]

Les résultats officiels ont été soigneusement retardés pendant cinq semaines et publiés le 2 mai [34]. Entre mars et ce qui est devenu un second tour de scrutin en juin, les «violences épouvantables» ont vu environ 200 personnes assassinées, des milliers de personnes sérieusement agressées et des milliers de personnes déplacées [35].

Le Joint Operations Command (JOC) a décidé, dans les jours qui ont suivi l’élection, de «déployer une stratégie de retardement et de violence» [36]. Le gouvernement britannique a nommé les six hommes les plus en vue de la JOC et les a accusés de responsabilité pour la "campagne de terreur" qui en a résulté: Emmerson Mnangagwa, président de la JOC, responsable de la mise en œuvre de Mugabe depuis le début de la liste, était en tête de liste; ensuite, Perence Shiri, maintenant commandant des forces aériennes; un autre était le général Constantine Chiwenga, chef des forces de défense; le chef de la police, Augustine Chihuri; le chef du service pénitentiaire, Paradzayi Zimondi; et Gideon Gono, gouverneur de la Reserve Bank, «qui a financé la campagne» en imprimant de l’argent. Selon l’éditeur diplomatique du Guardian, la stratégie utilisée contre le MDC «rappelle le Gukurahundi».

Des soldats, des policiers, des vétérans de la guerre, des agents du DSI et des milices ont ciblé des régions qui avaient voté fortement pour le MDC, dans le but de semer la terreur. Des organisateurs efficaces ont été identifiés, torturés et assassinés. Des camps ont été installés dans tout le pays où des partisans présumés du MDC ont été détenus et torturés. [37] La campagne d'assassinat a commencé vers le 10 avril et, à la fin du mois de juin, il y aurait environ 3 000 bases de milices dans le pays, détenant quelque 2 000 détenus du MDC. [38] Au début de l'attaque, la plupart des hauts dirigeants du MDC se seraient rendus à l'extérieur du pays, craignant pour leur vie. [39]

Pour les organisateurs et sympathisants présumés du MDC, la campagne a été dévastatrice. Les patients de l'hôpital Louisa Guidotti, situé à environ 90 km au nord-est de Harare, ont déclaré que huit hommes armés allaient de lit en lit, forçant toute personne capable de marcher. Environ 70 personnes se sont rassemblées sur le terrain et ont reçu les instructions suivantes: «C'est votre dernière chance. Vous vous êtes trompé quand vous avez voté. La prochaine fois que vous voterez, vous devrez bien faire les choses, sinon vous mourrez. »Ensuite, les hommes sont partis pour le prochain village. Dans le Mashonaland, le Manicaland et le Matabeleland, où le MDC avait fortement progressé dans le soutien de la ZANU-PF, des hommes armés se sont déplacés d'un village à l'autre, menaçant de conséquences désastreuses si le vote se déroulait à nouveau contre Mugabe. Les partisans du MDC ont été identifiés et battus ou chassés de chez eux. Le même message a été répété: "Si le ZANU-PF perd à nouveau, il y aura une guerre." [40]

Peter Godwin, écrivain et journaliste expérimenté, a rencontré trois hommes qui, en tant qu’organisateurs du MDC et organisateurs du MDC, ont fait directement l'expérience de la violence qui les a presque submergés entre la fin mars et le début mai. L'un d'entre eux était Denias Dombo, qui cultivait des arachides et du maïs et vivait dans un kraal en terre brossée avec trois maisons en chaume et ses sept bovins dans un enclos à épines. Il était secrétaire du MDC chargé de l'organisation du district à Mudzi, où son travail consistait à obtenir l'autorisation de la police pour les réunions du parti. Son affiliation et son adresse étaient donc consignées à la police. Deux membres bien connus du ZANU-PF ont incendié sa maison et, bientôt, une trentaine de jeunes en chemise du ZANU-PF ont envahi son kraal, armés de bâtons et de barres de fer. Dombo et sa famille ont essayé de se barricader dans la cuisine, mais il a décidé «Il valait mieux que je sorte, sinon ils tueront ma famille». La foule s'est dirigée vers lui, il a entendu les os se fissurer dans ses bras et puis «mon sang coulait partout». Plus tard, il les entendit parler de ses biens précieux, de ses sept bovins et de leurs haches. «Ils ont coupé les tendons de leurs pattes arrières.» Lorsque Godwin l'a rencontré, Dombo s'est trouvé à l'hôpital. lit à Dandara, sa jambe gauche en plâtre de la hanche au talon et ses deux bras en plâtre. Sa femme, ses filles et son bébé étaient portés disparus.

Emmanuel Chirito, conseiller municipal à Harare, où le MDC venait de remporter 45 sièges sur 46, devenait maire élu. Sa maison a également été attaquée et incendiée par une colonne de milices de la jeunesse. Il a échappé de peu au CIO mais a appris par la suite que le corps de sa femme avait été retrouvé gonflé et battu à la morgue de l’hôpital de Parirenyata. Morgan Tsvangirai a téléphoné pour "voir si je voulais continuer à être maire, si je sentais que je pouvais y arriver". J'ai dit: "Ma femme est décédée alors que nous nous battions pour cette élection, je dois donc continuer."

Henry Chimbiri, ancien professeur de lycée et membre actif du mouvement syndical, avait occupé divers postes au sein du MDC avant de se porter candidat à la députation au mont Darwin-Sud. Tout en essayant de faire campagne, il a été battu et emprisonné. Ils m'ont menotté et m'ont bandé les yeux, m'ont jeté à l'arrière d'un véhicule et sont partis rapidement en ville, a-t-il déclaré. Puis un interrogatoire a commencé. Un homme appelé ‘Skipper’ avait un ‘crochet en argent’ et disait: "nous allons vous donner une leçon". Il a poussé le crochet à l'intérieur de mon pénis, puis il l'a tordu. «Je pouvais sentir le sang couler sur mes cuisses… Il m'a frappé à plusieurs reprises à la bouche… Puis il a arraché le crochet. Le sang a coulé encore plus. Ses assaillants s'éloignèrent.

Godwin a noté que pas une seule personne n’avait été traduite en justice pour aucune des «milliers et des milliers d’atrocités» commises par les hommes de Mugabe au milieu de 2008, à l’époque où les survivants avaient appelé The Fear. [41]

Le viol était au centre de la terreur contre les membres et partisans du MDC. L'organisation AIDS-Free World, a recueilli les témoignages de 70 femmes qui ont survécu aux viols massifs commis par le ZANU-PF. Les femmes interrogées ont été violées collectivement au moins 380 fois par 241 jeunes miliciens et anciens combattants. Chaque femme a été violée en moyenne cinq fois ». AIDS-Free a noté que les violeurs étaient explicites sur leur intention d'humilier et de nuire aux femmes, le plus cruellement possible. Une femme de Masvingo âgée de 29 ans a été forcée de s'allonger sur son mari («comme un oreiller») pendant que plusieurs hommes de la ZANU-PF l'ont violée. Des filles âgées d'à peine cinq et onze ans ont été violées à plusieurs reprises devant leur mère. Le bilan du sida au Zimbabwe était alors de «400 morts par jour» [42].

Il n’existait aucun recours pour les victimes de la violence de cet État, car «la majorité des hauts magistrats» était fondamentalement compromise par le favoritisme. Les juges de la Cour suprême, à un très petit nombre d'exceptions près, avaient auparavant accepté comme cadeaux les exploitations agricoles saisies de leurs propriétaires légaux. En août 2008, la Reserve Bank a annoncé dans la presse qu'elle avait acheté et livré des voitures de luxe, des téléviseurs à écran plasma et des générateurs d'électricité à tous les juges. [43]

Tsvangirai est rentré chez lui le 24 mai, après six semaines d'efforts infructueux pour gagner l'appui des pays de l'Afrique australe. Le 22 juin, il s'est retiré du second tour de l'élection présidentielle, cinq jours seulement avant le vote. Il a déclaré: «La milice… et même Mugabe lui-même ont clairement fait savoir que quiconque votait pour moi… risquait fort de se faire tuer. Au MDC, nous ne pouvons pas leur demander de voter le 27 juin, car ce vote pourrait leur coûter la vie. »La déclaration de Tsvangirai a presque répété ce que les voyous de Mugabe disaient, pour lesquels des personnes mouraient déjà. Environ 270 militants, presque tous des partisans du MDC, sont morts lors des élections de 2008. [44] Depuis que Mugabe a perdu le premier vote le 29 mars, la terreur régnait. La torture et le viol ont été commis «avec remise à l’eau». Ceux qui ont survécu mais brisés, emmenés chez eux dans une brouette, étaient des "panneaux d'affichage humains" sur les conséquences de l'  opposition à la tyrannie. [45] Quelque 10 000 personnes ont peut-être été torturées et, centralisées dans le JOC, cela constituait un abus systématique et criminel.

Le retrait de Tsvangirai à la onzième heure a fait sérieusement sous-estimer la résistance des partisans du MDC. Godwin a rencontré beaucoup de survivants et ce qui les définissait le mieux était leur force et leur persistance. Il a commencé ses recherches en essayant de dissimuler leurs noms et leurs lieux, mais "encore et encore", a-t-il noté, "ils proposent leurs noms et s'assurent que je les épelle correctement. Ils sont fiers de leurs rôles dans tout cela et de la signification de leur sacrifice. Et ils veulent que cela soit enregistré.

Emmanuel Chiroto a été cruellement torturé. Ses amis le pressèrent plus tard de chercher un emploi à l'extérieur et Godwin lui demanda s'il «en avait assez de tout cela, du danger constant?» Mais pour Chiroto: «Je suis tellement plongé dans la politique maintenant et j'ai réalisé que parfois vous souffrez pour d'autres, et cela vous endurcit. Pour que j’arrête ça, je me sentirais coupable… Il ya un projet incomplet que je n’ai pas fini. ”

Chenjerai Mangezo était un autre survivant persistant. Petit agriculteur, il a décidé de se présenter en 2008 comme candidat du MDC au conseil de district rural de Bindura, "une institution de type Mugabe", et il a gagné contre toute attente. Peu de temps après, un groupe d'hommes du ZANU-PF l'a attaqué, lui cassant les jambes et les bras. Quand il est arrivé à l'hôpital, il était à peine en vie. Mais lorsqu'il a appris que la cérémonie d'assermentation des conseillers de Bindura Rural devait avoir lieu, il était déterminé à y être, contre les ordres des médecins et le bon sens. Et il continue de siéger au Conseil, parmi les hommes du parti au pouvoir, dont certains ont supervisé le passage à tabac. "Je les vois tous les jours ... je les croise sur la route." Pour Godwin, les motivations de Mangezo n'étaient ni le pardon ni la réconciliation, mais une quête passionnée et persistante de la justice [46].

Il y avait beaucoup de survivants aussi provocants, et ils semblent avoir reconnu que la terreur et la peur étaient «la base sur laquelle le pouvoir du tyran repose en définitive». En 2008, cela existait au Zimbabwe depuis environ 26 ans. Le Gukurahundi était une opération visant à «briser la structure d’un parti d’opposition». Un quart de siècle plus tard, les massacres de Matabeleland «ont toujours une grande importance pour le peuple: une tragédie non partagée… qui détruit au cœur de tout.» [47] Viennent ensuite les saisies de fermes, si destructrices pour l'économie rurale et la société, les attaques massives de Murambatsvina sur les citadins pauvres, et plus tard les meurtres et les pillages à Marange. Il y avait une continuité étroite ici et la raison pour laquelle Tsvangirai reconnaissait l’endurance des partisans du MDC

2009 Gouvernement de l'unité et diamants de Marange


Un soi-disant gouvernement de partage du pouvoir a vu le jour en février 2009, dans lequel le ZANU-PF exerçait un pouvoir dominant: il gardait le contrôle de tous les ministères, y compris de la Défense, de la Justice, de la Sécurité de l'Etat et des Affaires étrangères, et coprésidait les affaires intérieures. : Les finances allaient apparemment au MDC parce que Mugabe le voyait moins important que de laisser son homme à la Banque de réserve imprimer de l'argent. Le ZANU-PF détenait «nettement plus de pouvoir que le MDC». Le MDC, autrefois très dynamique, "semblait même céder du terrain à la ZANU-PF" dans ses efforts pour assurer la survie du gouvernement. [48] Le choléra, une maladie facilement évitable, a tué 4 200 personnes plus tôt cette année-là, en s’appuyant sur la répression institutionnalisée et l’anarchie des dernières décennies.

Les anciens combattants et les jeunes milices ont poursuivi leurs attaques contre le MDC. Le 22 juillet 2009, des militants du parti au pouvoir à Mvuma ont attaqué Athanacia Mlilo, la mère de 73 ans de la coordinatrice des relations internationales du MDC, avec des barres de fer. Le 1er août, trois soldats ont attaqué le jardinier du ministre des Finances Tendai Biti, au domicile de Biti à Harari.

Les champs de diamants de Marange, dans l'est du Zimbabwe, ont été découverts en 2006 comme une grande source de joyaux alluviaux. Le gouvernement a déclaré les champs ouverts à toute personne et près de 35 000 personnes y avaient effectué un panoramique à la fin de l'année. Le gouvernement Mugabe a renversé sa position sur Marange en 2007 et, en octobre 2008, a annoncé l'opération Hakudzokwi (Never Return): plus de 200 personnes ont été tuées. Des soldats, des chiens et des hélicoptères de combat ont été déployés contre des mineurs non armés. [49] La militarisation des diamants est vite devenue évidente, mais la véritable valeur des diamants de Marange et l'identité de leurs bénéficiaires ont été délibérément occultées. Le ministre des Mines, Obert Mpofu, a annoncé en novembre 2011 que les diamants de Marange généreraient 2 milliards de dollars par an. Au cours du premier semestre de 2012, Global Witness a annoncé que plusieurs directeurs de la société minière Anjin étaient issus de l'armée et de la police et que le DSI avait reçu un «financement hors budget» en échange de diamants. Des informations ultérieures ont indiqué que les diamants de Marange étaient en train de s’épuiser. En février 2016, le ministre des Mines a ordonné à toutes les sociétés productrices de diamants de Marange de cesser leurs activités. En mars de la même année, le Président Mugabe a annoncé que seulement 2 milliards de dollars américains avaient été reçus sur les 15 milliards attendus des diamants de Marange, et a affirmé que des entreprises privées avaient «volé» le pays. Les voleurs étaient beaucoup plus proches de chez eux [50].

Le 8 mars 2010, le ministre des Finances, M. Biti, a révélé que deux ans après la prise de contrôle par l'armée à Marange, aucun cent n'était entré au Trésor national. Partenariat Afrique Canada (PAC) a déclaré en juin que des éléments du ZANU-PF se disputaient le pouvoir dans l’ère post-Mugabé et que ces élites étaient «intimement liées» à la JOC. Parmi eux, le ministre de la Défense, Emmerson Mnangagwa, participait étroitement aux efforts de la JOC pour monopoliser les diamants de Marange. Selon PAC, il existait «un continuum» entre les événements clés récents: le pillage par l’armée des ressources du Congo; la saisie de fermes commerciales blanches; et Marange. Ils pensaient que les "plus grands gagnants" parmi les victimes des saisies de fermes étaient Air Marshall Perence Shiri, le commissaire de police Augustine Chihuri et le chef des prisons Paradzau Zimondi, "qui avaient reçu 14 fermes à eux deux", tandis que Mnangagwa "en avait inscrit deux". 51] Ils pensaient que le nombre de personnes tuées à Marange était caché par "le contrôle à main de fer" de l'armée. [52]

Global Witness n’a aucun doute sur le fait que les «véritables bénéficiaires» de la richesse diamantifère du Zimbabwe incluent le DSI et l’armée. Le directeur général du DSI, Happyton Bonyongwe, et le commandant des forces de défense, le général Constantine Chiwenga. Depuis 2010, le Zimbabwe a officiellement exporté plus de 2,5 milliards de dollars américains de diamants, selon les chiffres du Processus de Kimberley. Mais en 2017, «seuls 300 millions de dollars environ [pouvaient] être clairement identifiés dans les comptes publics». Cinq grandes sociétés minières opéraient à Marange: Kusena Diamonds, Anjin Investments, Jinan Mining, Diamond Mining Corporation et Mbada Diamonds. «Une partie substantielle d’Anjin» était indirectement la propriété de Zimbabwe Defence Industries (ZDI), une entreprise militaire active dans le pillage de l’or et des diamants au Congo. Mbada exploitait l’une des plus grandes concessions minières de Marange et a célébré en 2014 un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars. Certaines de ces entreprises représentaient des sources précieuses de financement «hors budget» des services de sécurité. [53]


Obert Mpofu, ministre des Mines, mérite d'être reconnu en tant qu'homme non militaire et pour l'immensité de la richesse qu'il a acquise. Très riche avant sa nomination, ses avoirs ont connu une croissance «exponentielle» après l’accord du premier bail à Marange. Il est devenu l'un des cinq plus grands propriétaires terriens du Zimbabwe. Il est particulièrement fier de son troupeau d'environ 3 000 vaches reproductrices. Pour PAC, il est le principal patron du ZANU-PF à Matabeleland. Ils notent la "déférence" de Mpofu envers les chefs militaires qui contrôlent et exploitent les richesses de Marange ", en particulier ceux qui se rattachent au ministre de la Défense, Mnangagwa, l'héritier présumé de la mort du président Mugabe." Sa richesse en tant que ministre des Mines est mieux comprise dans le cadre de la plus grande histoire de «la cupidité et la corruption au cœur de la ZANU-PF». [54]

Les Zimbabwéens ordinaires n'avaient rien gagné aux diamants. En 2017, la dette extérieure du pays était estimée à environ 10 milliards de dollars EU, environ 4 millions de personnes étaient classées en «insécurité alimentaire» et le taux de chômage officiel était d’environ 80% [55].

Rien ne s’est amélioré pour la plupart des gens après le retrait de Tsvangirai aux élections de 2008 et sous l’unité suivante. Des lois répressives étaient toujours en vigueur et la police continuait de les invoquer pour violer les droits fondamentaux des personnes. L'un des plus notoires est la loi sur l'ordre public et la sécurité (POSA), qui restreint sévèrement le droit de manifester, criminalise les actes «insultants» du président et publie des informations «inexactes».

Les dirigeants des forces armées, de la police, de l'administration pénitentiaire et du DSI sont restés fermement alignés sur le président Mugabe et le ZANU-PF. L'accord de partage du pouvoir a officiellement aboli la célèbre JOC, en la remplaçant par le Conseil de sécurité nationale, présidé par Mugabe et le Premier ministre Tsvangirai. Mais le nouveau Conseil ne s’est réuni «qu’une fois tous les six mois» et la ZANU-PF a «continué à utiliser les structures provinciales du JOC, et les membres du JOC ont continué à tenir des réunions hebdomadaires clandestines avec Mugabe [57]. Le CIO fonctionnait «comme une agence de la ZANU-PF, relevant uniquement du président» [58].


Les dirigeants militaires ont continué d'appuyer publiquement le président Mugabe et la ZANU-PF tout en dénigrant le Premier ministre Tsvangirai et le MDC. Le 4 mai 2013, le général Chiwenga, commandant des forces de défense, a refusé de rencontrer le Premier ministre pour discuter des réformes en matière de sécurité: «Nous n'avons pas le temps de faire face aux ventes. … Ce n'est tout simplement pas possible pour moi de divertir le chef du MDC-T… Personne ne peut nous faire tourner le dos aux idéaux de la lutte de libération. »Ces points de vue étaient représentatifs. En mai 2011, le général de brigade Douglas Nyikayaramba avait alors déclaré: «À vrai dire, je suis dans la ZANU-PF et [c'est] en moi et vous ne pouvez pas changer cela." [59]

La dégradation du MDC


La fourniture de semences, de fertilisants et de carburants provenant de donateurs internationaux, indispensables à la reprise économique, aurait été subordonnée à la formation d'un gouvernement d'union nationale: fin 2008, environ 5% seulement de la production vivrière existante à l'indépendance en 1980 est resté. L'agriculture, colonne vertébrale de l'économie, avait été démantelée et, selon les estimations de l'ONU, plus des deux tiers des Zimbabwéens vivaient avec un repas par jour, voire moins. L’espérance de vie des femmes était de 33 ans (la plus basse du monde), contre 57 ans en 1980. Bien qu’aucune «autorité significative» n’ait en fait été cédée au MDC [60], elles partageaient l’opprobre que le double gouvernement avait attiré. L’achat d’une flotte de Mercedes-Benz à 50 000 dollars des États-Unis, une par ministre, illustre le double problème du gaspillage et de l’amélioration des conditions de travail. Le ZANU-PF et le MDC ont nommé plus de ministres que ne le permet la constitution - un cabinet de 71 personnes - et chacun a acquis un effectif complet d’aides. Au début de 2009, le pays devait 89 millions de dollars au FMI. On savait que le Fonds était mécontent de ce que la majeure partie des dépenses de l’État, financées en grande partie par des donateurs, "servaient à payer les salaires des fonctionnaires". Le Zimbabwe devait également 600 millions de dollars US à la Banque mondiale et 429 millions de dollars US à la Banque africaine de développement. Ce dernier était clair, le Zimbabwe devait régler sa dette existante avant de pouvoir obtenir une nouvelle aide.

Lorsque le gouvernement a également convié ses ministres à une prétendue «retraite» dans un hôtel de luxe à Victoria Falls, le public a été scandalisé. «C’est comme crier au visage des gens, lorsque les villes souffrent et que beaucoup de campagnes meurent de faim», a déclaré Dumisani Moyo, employé de bureau à Harare. Il y eut un élan national de sympathie envers Tsvangirai quand sa femme eut décédé dans un accident de voiture en mars 2009. Certains se demandaient maintenant si le président du MDC était coopté par le président Mugabe,  comme pour Joshua Nkomo avant les «accord d'unité» de 1987. [61]

On pourrait dire que le MDC a rejoint un gouvernement d’union "pour la meilleure des raisons": sauver un pays déchiré par l’hyperinflation, le choléra et la famine. Mais en cédant des ministères clés tels que les mines, la sécurité et les tribunaux, le MDC a donné au ZANU-PF «le pouvoir et l’argent» pour assurer sa réélection. Après avoir conservé le contrôle de la liste électorale, Mugabe a convoqué des élections en juin, ce qui aurait porté atteinte au MDC. "Il est probable que les partisans du MDC, tels que les citadins et les jeunes, ont été tenus à l’écart des bureaux de vote", a-t-il déclaré. Mais cela laissait inexpliqué comment une personne aussi destructrice et impitoyable que Mugabe pouvait recueillir 2 110 434 voix. [62]

Le MDC en 2013 a été divisé en trois et, selon Afrobarometer et le Zimbabwe Public Opinion Institute, sa popularité est tombée de 57% en 2008 à 31% en 2012, tandis que celle du ZANU-PF était passée de 10% au cours de la même période. à 31%. Le mouvement syndical, la base du parti, avait connu une situation encore pire dans l’économie effondrée. «La plupart des gens» étant supposés occuper au mieux un emploi informel, le mouvement syndical a été frappé d’une incapacité. Le ZCTU, qui comptait quelque 500 000 membres lors de la création du MDC, n'en comptait que 160 000 dans l'ensemble du pays en 2012.

Aux élections de fin juillet, Mugabe a facilement remporté la présidence avec 61% des voix, contre 34% pour Tsvangirai, et le ZANU-PF a remporté 142 sièges sur les 210 que compte le Parlement. Tsvangirai a qualifié les élections de "frauduleuses et volées". Mais l'autodestruction était aussi à l'œuvre. Blessing-Miles Tendi a constaté "un plus grand sens de l'unité, de l'objectif et de la discipline dans la campagne du ZANU-PF que dans celle du MDC-T", et a également noté que les soutiens occidentaux du MDC "n'étaient pas aussi ouverts avec le soutien financier qu'ils l'étaient dans 2008. '[63]

Le président Jacob Zuma a rapidement adressé à Mugabe ses «sincères félicitations», mais la réponse des États-Unis et de la Grande-Bretagne reflétait leurs soupçons selon lesquels le vote avait été falsifié. "Ne vous y trompez pas", a déclaré le secrétaire d'Etat John Kerry, "à la lumière d'importantes irrégularités électorales signalées ... les États-Unis ne croient pas que les résultats ... représentent une expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen". William Hague, secrétaire britannique aux Affaires étrangères. , a exprimé sa «grave préoccupation» au sujet du déroulement du vote [64]. Global Witness a allégué de manière plausible que "les revenus de l'Etat en diamants étaient utilisés pour assurer la réélection de Mugabe" [65]. Des rapports non vérifiés mais crédibles évoquaient des "années de transactions douteuses entre des sociétés minières chinoises [à Marange] et des responsables du ZANU-PF ... ainsi que des documents montrer que le parti utilise l'argent pour embaucher une entreprise basée en Israël pour truquer les listes électorales '. [66]

Il ne fait aucun doute que le rôle du MDC dans le gouvernement d’unité et le comportement politique et personnel de Morgan Tsvangirai ont contribué à la déflation et au déclin du MDC. Bien qu'il ait été agressé à deux reprises par des hommes de main du ZANU-PF, lors de la première tentative en 1997, ils ont tenté de le jeter par la fenêtre, mais il semble évident que Tsvangirai s'était laissé coopté par le président Mugabe. Lorsqu'il a subi des pressions du conseil national du MDC (l'organe suprême du parti) pour qu'il démissionne en janvier 2014, ses détracteurs ont souligné son "manque de réflexion stratégique"; qu'après 15 ans à la présidence du MDC, il avait perdu trois élections consécutives au profit de Mugabe; et que ses "multiples alliances sexuelles" avaient "tarnis [renommé] l’image du parti". Ses échecs personnels avaient vu des «donateurs traditionnels se défaire du MDC» [67]. Son incapacité à «gérer sa vie personnelle» avait été exposée au public vers octobre 2012 lorsque, âgé de 60 ans, il avait été contraint de modifier son «mariage de célébrité» après qu’un juge avait déclaré qu’il était déjà marié en vertu du droit coutumier à une autre femme. Elizabeth Macheka et lui, âgés de 35 ans, organisèrent une cérémonie somptueuse sans signer le registre de mariage: il avait été prévenu que des accusations de bigamie pourraient en résulter, en raison de son mariage de 12 jours l'an dernier avec Locardia Karimatsenga '[68. ]

Il était prêt à exprimer une sympathie et un soutien surprenants au président Mugabe. "Mugabe fait partie de la solution" du problème de la transformation du Zimbabwe en une démocratie fonctionnelle, a-t-il affirmé. Les sanctions économiques en vigueur à l'encontre du Zimbabwe, à l'instar de celles de l'Union européenne, devraient être levées immédiatement: «les restrictions qui persistent maintiennent en réalité toute nouvelle réforme» [69].

Il y avait peu de doute que le chef du MDC était dans la poche de Mugabe. Après avoir épousé Elizabeth Macheka, il avait emménagé dans une résidence gouvernementale haut de gamme située au 49 Kew Drive, à Highlands. La Banque de réserve avait accepté d'accorder 1,5 million de dollars américains à Tsvangirai pour l'achat de la maison, après le retrait du MDC du gouvernement d'Unity et la conclusion d'un accord privé entre Mugabe et Tsvangirai. Les responsables ont déclaré que la maison s'inscrivait dans le cadre d'une entente plus large entre les deux dirigeants selon laquelle le perdant de l'élection de 2013 "doit accepter la défaite et le vainqueur doit avoir la grâce de vaincre". Mugabe savait apparemment que ‘Tsvangirai voulait beaucoup [la maison].’ Il savait bien que le chef du MDC ne «voulait pas retourner vivre dans la modeste banlieue de Strathaven où il résidait». Les travaux de rénovation de grande envergure évalués à plus de 3,5 millions de dollars auraient également été pris en charge par l'État. Mugabe a approuvé l'utilisation des fonds publics pour acheter la maison. Et ensuite, Tsvangirai n'a apparemment pas remboursé l'argent, s'exposant davantage. À la fin du mois de février 2013, six membres du conseil national du MDC-T ont fait part de leur préoccupation, à savoir que Tsvangirai avait «collaboré avec Mugabe» et fait des concessions sur des questions constitutionnelles et électorales essentielles [70].

Des détails supplémentaires sont apparus sur les acquisitions immobilières de Morgan Tsvangirai à la suite de son décès par cancer en Afrique du Sud le 14 février 2018. Un inventaire déposé au tribunal par sa veuve, Macheka, a déclaré une maison à Strathaven, Harare, son seul bien immobilier, avec un troupeau de 45 bovins à Kwekwe et à Buhera. Il possédait également six véhicules, dont un Mercedes Benz S350 et un Mercedes GL. Mais un avocat représentant sa famille (en conflit avec Macheka) a déclaré au Maître de la Haute Cour que Tsvangirai possédait d'autres propriétés à Highlands, Borrowdale, Philadelphie, numéro 16 Kent Road et une ferme à Mazoe. Et il possédait 23 véhicules. [71] Le MDC avait des raisons de penser que le président de leur parti avait été complètement compromis par Mugabe.

Mnangagwa, l'armée et la démocratisation


Lorsque Mugabe a proposé de remplacer le vice-président Mnangagwa par son épouse, Grace, une personnalité largement vénérée, en tant que successeur probable, le général Chiwenga a mis un terme à sa règle de 37 ans. C’était un coup d’État doux et en grande partie sans effusion de sang, qui mélangeait les pressions militaires, financières et politiques. Ses troupes ont libéré le ministre des Finances, Ignatius Chombo, accusé du vol de 3,6 millions de dollars et considéré comme "l'un des rares initiés [connaissant] l'emplacement des richesses volées des Mugabes". Le 21 novembre, le ZANU-PF les parlementaires ont engagé une procédure de destitution contre le président, qui a "démissionné cet après-midi". Gideon Gono, son responsable des finances depuis longtemps, alors responsable d'une grande banque privée, a conseillé à Mugabe: "Je ne peux pas protéger votre argent si vous êtes mis en accusation." [72] Le commandant des forces de défense et Mnangagwa étaient ensemble depuis Gukurahundi. .

La chute du despote, âgé de 93 ans, a été généreusement amortie. Il recevrait «pas moins de 10 millions de dollars US», un «paiement en espèces immédiat de 5 millions de dollars US» et son salaire présidentiel de 150 000 USD serait versé jusqu'à sa mort; Âgée de 52 ans («Gucci»), Grace aurait alors la moitié de ce montant pour le reste de sa vie. Ils résideraient dans leur manoir de 25 chambres à Harare, connu sous le nom de Blue Roof, avec des indemnités de secrétariat, médicales et de voyage. "Aucune mesure ne serait prise contre les intérêts commerciaux considérables de la famille." [73] Au dos d’un peuple pauvre, le despote avait amassé une fortune: le toit bleu était évalué à 8,5 millions d’euros; sa propriété la plus chère aurait été le Hamilton Palace à Sussex, d’une valeur de 40 millions d’euros; et les estimations de sa richesse alors connue étaient de l'ordre de 840 millions d'euros. [74] Pour le MDC-T, le paquet de sortie était obscène: Mugabe avait «externalisé [des] milliards de dollars américains» et c’était «censé justifier ce que le nouveau dirigeant [Mnangagwa] aurait quand il partirait à la retraite» [75]. Compte tenu des fermes, des diamants du Congo et de Marange, les «milliards de dollars américains» étaient probablement une estimation exacte de la richesse de Mugabe.

La ZANU-PF est restée fermement en place et elle, et à présent le président Mnangagwa, ont été les grands gagnants des enjeux du pouvoir. L’armée, qui a facilité l’ascension de Mnangagwa («Opération Restore Legacy»), s’est très bien débrouillée. Le général Chiwenga est devenu vice-président, chargé des ministères de la Défense et des Anciens combattants; Le maréchal de l'air Shiri est devenu ministre de l'Agriculture; et le lieutenant-général Engelbert Rugeje a été nommé à la tête du commissariat de la ZANU-PF. Selon certaines rumeurs, les ambitions de Chinwenga seraient finalement étendues à la présidence, si Mnangagwa, âgé de 75 ans, devait être élu et élu un seul mandat. [76]

À la mi-janvier, le président Mnangagwa a annoncé que des élections générales auraient lieu dès le 30 juillet. Il n'a fait aucune mention des réformes électorales et politiques antérieures. Tendai Biti, du MDC, a évoqué l’énorme problème: «Nous avons limogé un dictateur en novembre 2017, mais nous n’avons pas supprimé une dictature. Ce ne sont pas des agents de changement. »[77] À part les chefs militaires, il y avait d’autres personnalités manifestement antidémocratiques dans le ministère de Mnangagwa. Obert Mpofu, de Marange, était maintenant ministre de l'Intérieur. Mais il y avait de bonnes raisons d’être sceptique quant à la précipitation de Mnangagwa aux élections anticipées. Deux agences électorales expérimentées ont clairement exprimé leurs préoccupations. «Avant qu'une élection au Zimbabwe puisse être considérée comme libre et juste, des réformes substantielles sont nécessaires.» Celles-ci comprenaient la loi électorale; la nécessité de "récurer les électeurs" des partis politiques "; rendre la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) «véritablement indépendante»; "Développer une politique favorable, sans violence, intimidation, favoritisme et discours de haine". «Cela n’aide pas notre renouveau démocratique d’avoir un vote rapide mais qui a échoué.» [78]

Il n'a pas favorisé la démocratisation non plus, le président Mnangagwa 'nie que des élections précédentes aient été injustes, de manière flagrante en 2008. " termes génocidaires, "cafards qui doivent être exterminés". "Ne vivons pas dans le passé", dit-il. [79]

Mais c’est là que sont demeurés les principes démocratiques. Environ trois millions de Zimbabwéens vivaient à l'étranger, mais fin mai 2018, la Cour constitutionnelle a décidé qu'il n'y aurait toujours pas de vote de la diaspora. La ZEC avait un nouveau chef, mais son indépendance restait limitée, avec au moins 15% de son secrétariat servant ou retraité des officiers de l'armée. [80]

Mais c’est là que sont demeurés les principes démocratiques. Environ trois millions de Zimbabwéens vivaient à l'étranger, mais fin mai 2018, la Cour constitutionnelle a décidé qu'il n'y aurait toujours pas de vote de la diaspora. La ZEC avait un nouveau chef, mais son indépendance restait limitée, avec au moins 15% de son secrétariat servant ou retraité des officiers de l'armée. [80]

La très faible indépendance du pouvoir judiciaire a encore été érodée: en juillet, le Parlement avait accordé au Président le pouvoir de nommer directement des membres de rang supérieur du pouvoir judiciaire. Les problèmes démocratiques abondaient. Les agressions et le harcèlement de militants de la société civile par la police et des agents de sécurité se sont poursuivis. Le vaste appareil juridique de répression n'avait été ni abrogé ni modifié. Les médias d'Etat sont restés partisans en faveur de la ZANU-PF, tout en limitant la couverture des partis d'opposition.

Selon la coalition contre la crise au Zimbabwe, le ZANU-PF exerçait «une influence dominante sur la ZEC». La juge Priscilla Chigumba, présidente de la commission, a déclaré que leur nouveau système d'inscription des électeurs était infaillible. [81] Mais sa position personnelle était presque intenable. Elle était «connue pour être proche de hauts responsables de l’armée» et était prête à prendre les devants face aux partis d’opposition et à la société civile. Chigumba a «vigoureusement résisté» aux appels lancés par le MDC en faveur d’une liste électorale vérifiée [82].

La primauté de l'armée était exprimée de manière classique à la veille du scrutin à la mi-juillet, lorsqu'une «allocation spéciale» était offerte à l'armée, au DSI et à la police. Les Forces de défense bénéficieraient d’une augmentation salariale de 22,5% et la police de 20%. Dans une économie mouvementée, davantage de dépenses de l'État devaient être consacrées à des salaires officiels non productifs, aliénant davantage les institutions internationales.

Le passage de Mugabe à Mnangagwa ne représentait rien de substantiel en 2019. La brutalité du premier était presque sans égale dans l'Afrique contemporaine, mais les deux décennies partageaient quatre décennies de répression et étaient liées entre elles par l'armée et le ZANU-PF. Dans cette continuité, la mort de Mugabe en septembre ne représente aucun nettoyage de l’ardoise.




[1] Masipula Sithole, ‘The General Elections’ (1986) 83-84.

[2] Good, ‘Dealing With Despotism’ (2002) 10.

[3] Ian Phimister, ‘The Making and Meanings of the Massacres in Matabeleland’ (2008) 197-198.

[4] The Catholic Commission for Justice and Peace, ‘Gukurahundi in Zimbabwe’ (2007) 76. Hereunder CCJP.

[5] CCJP (2007) 77-78. Beatings with ‘thick sticks’, ‘planks’, and with ‘logs’ featured then and recurred in the extreme violence of the 2008 elections.

[6] CCJP (2007) 218.

[7] CCJP (2007) 218-221.

[8] CCJP (1974) 221.

[9] CCJP (1974) 224-225.

[10] CCJP (1974) 97-98.

[11] Phimister (2008) 198.

[12] Trevor Grundy, ‘Zimbabwe: Forward to the Past’ (2017).

[13] Jon Qwelane, Sunday Times (2000) and The Economist (19 February 2000).

[14] Good, ‘Dealing With Despotism’ (2002) 14.

[15] Good (2002) 15.

[16] Good (2002) 22.

[17] Good (2002) 24.

[18] Peter Godwin, ‘The Fear’ (2010) 31.

[19] Human Rights NGO Forum, ‘Report on Human Rights Violations on Commercial Farms’ (2007) 2-3, 17, 32.

[20] Report (2007) 12.

[21] Godwin (2010) 31.

[22] Human Rights NGO Forum, (2010) 1, 17.

[23] The Economist, 20 September 2008.

[24] Good (2002) 18-22.

[25] Michael Bratton and Eldred Masunungure, ‘Popular Reactions to State Repression’ (2006) 26.

[26] Quoted in Bratton and Masunungure (2006) 26-27.

[27] Quoted in Bratton and Masunungure (2006) 29-30.

[28] Bratton and Masunungure (2006) 42.

[29] ‘Report of the Fact-Finding Mission to Zimbabwe…by Mrs Anna Kajumulo Tibijuka’ (July 2005), 7,12,16,32,43.

[30] Human Rights Watch (HRW), ‘Evicted and Forsaken’ (December 2005) 12.

[31] HRW, ‘Bashing Dissent’ (May 2007) 1, 22.

[32] Mary Ndlovu, ‘Mass Violence in Zimbabwe 2005’ (December 2008). Earlier, WOZA had a membership base of some 75,000, and organised peaceful protests against oppression, while encouraging women to stand up for their rights. Teldah Mawarire and David Kode, ‘What Future for Civil Society?’, Open Democracy.

[33] EISA, ‘Regional Roundup’ (September 2008).

[34] Quoted by Andrew Meldrun, ‘Zimbabwe Condemned’, Guardian Unlimited (8 September 2006)

[35] The Economist (12 April 2008).

[36] Makumbe reported considerable suspicion that ZEC had ‘deliberately participated in the manipulation of the results’, probably by reducing Tsvangirai’s winning margin to below 50%, forcing a re-run.‘Theft By Numbers’ Konrad Adenauer Foundation (2009) 131. Jocelyn Alexander and Blessing-Miles Tendi, ‘A Tale of Two Elections’, Concerned African Scholars (2008) 9.

[37] Commonwealth Lawyers Association, ‘A Place in the Sun’ (June 2010) 15.

[38] Alexander and Tendi (Winter 2008) 10.

[39] Julian Borger, ‘UK Names Clique of Six Men’, Guardian Online (23 June 2008).

[40] Chris McGreal, Guardian Online (23 June 2008).

[41] Godwin (2010) 44.

[42] McGreal, ‘Vote Mugabe or You Die’, Guardian Online, 10 April 2008.

[43] Extracted by the author from his book The Fear. Godwin, The Observer Online (19 September 2010).

[44] AIDS-Free World, ‘Electing To Rape’ (2009) 17-18, 22, 29.

[45] ‘A Place in the Sun’ (2010) 4, 18.

[46] The Economist, 30 June 2018.

[47] Godwin (2010) 109.

[48] Godwin (2010) 138, 351-354.

[49] Godwin (2010) 139, 287.

[50] HRW, ‘False Dawn’ (August 2009) 1, 3, 5.

[51] In the first 12 days of November 2008, 107 bodies were brought from Marange to the morgue at Mutare Hospital. Scores of miners and diamond traders were tortured and beaten, and some 80 villagers from Muchena were beaten by soldiers demanding to know the whereabouts of local ‘illegal’ miners. HRW, ‘Diamonds in the Rough’ (June 2009) 4. This is a detailed account of state violence at Marange.

[52] Global Witness, ‘An Inside Job’ (2017) 10-11.

[53] PAC, ‘Diamonds and Clubs’ (2010) 2, 6-7, 11.

[54] PAC (2010) 18.

[55] Global Witness (2017) 6-8, 36.

[56] PAC, ‘Reap What You Sow’ (Date?) 1-3, 17-25.

[57] Global Witness (2017) 12-13.

[58] HRW (August 2009) 13.

[59] HRW (2009) 15.

[60] HRW, ‘The Elephant in the Room’ (June 2013) 28.

[61] HRW (June 2013) 19-20.

[62] Daniel Howden, Independent Online (30 December 2008).

[63] Maurice Gerard, ‘Public Rage Over Perks’, Guardian Online (4 April 2009).

[64] The Economist (10 August 2013). The names of 1-million dead people, over 100,000 centenarians, and another 100,000 duplicate names, were on the voters roll, according to Allister Sparks.

[65] Tendi, ‘Mugabe Scored a Landside’ Guardian Online (5 August 2013).

[66] David Smith, Guardian Online (3 August 2013).

[67] Smith, Guardian Online (4 August 2013).

[68] Leo Cendrowicz, Independent Online (4 August 2013).

[69] Takudzwa Munyaka, Mail and Guardian Online, 31 January 2014.

[70] Leo Cendrowicz, Guardian Online (10 October 2012).

[71] Cendrowicz, Guardian Online (10 October 2012). He referred to Tsvangirai’s ‘troubled marriage to… Robert Mugabe’.

[72] M&G Correspondent, ‘Plush Government Home Haunts Tsvangirai’, Mail and Guardian Online (1 March 2013).

[73] Staff Reporter, New Zimbabwe Online (15 March 2018).

[74] Joshua Hammer, ‘Enter the Crocodile’, New York Review of Books (5 April 2018).

[75] Jason Burke, Guardian Online (26 November 2017).

[76] Antonio Cascais, ‘Mugabe’s Stolen Fortune’, Deutsche Welle Online (23 November 2017.

[77] Spokesperson Obert Gutu, New Zimbabwe Online (28 December 2017).

[78] Owen Gagare, Zimbabwe Independent Online (16 February 2018).

[79] Quoted in Jason Burke, ‘We Have a New Chance’, Guardian Online (15 June 2018).

[80] Tawanda Chimhini and Rindai Chipfunde, Executive Directors, Election Resource Centre, and Zimbabwe Election Support Network, Letters, The Economist, 9 December 2017.

[81] The Economist, 3 March 2018.

[82] Africa Confidential, ‘Bombs, Smoke and Mirrors’ (29 June 2018).

[83] HRW, ‘World Report Zimbabwe’ (24 November 2017) and ‘Lack of Reform’ (7 June 2018).

[84] Chris Mahove, New Zimbabwe Online (10 June 2018).

[85] New Zimbabwe Online (25 March 2018).

[86] Crisis in Zimbabwe Coalition, ‘Zim Cannot Afford Another Charade’, Zimbabwe Standard Online (17 June 2018), and Tafi Mhaka, Aljazeera Online (26 June 2018).

[87] The Herald Online (1 May 2018).

[88] Africa Confidential (29 June 2018), and Anna Chibamu, New Zimbabwe Online (18 July 2018).

[89] New Zimbabwe Online (20 June 2018).

[90] Shingai Nyoka, ‘Nelson Chamisa’, BBC Africa Online (17 July 2018).